Dans la mesure où il fait office de preuve strictement scientifique, le test de paternité semble très difficile à contester. Lorsqu’on aborde ce sujet, il faut d’ailleurs bien faire la différence entre deux cas de figure :

  • Une première hypothèse serait d’envisager la contestation d’un test de paternité par l’apport de preuves contraires. Dans ce cas, on voit mal comment des témoignages, des déclarations administratives… pourraient mieux prouver la filiation réelle et biologique qu’un test de paternité. Il semble donc exclu dans la majorité des cas de s’aventurer de manière crédible sur ce terrain, puisqu’en cette matière la filiation biologique prime sur la filiation putative. Ce cas a d’ailleurs été traité comme problématique dans des documentaires télévisés traitant de la « paternité imposée », c’est à dire de géniteurs ne souhaitant pas devenir pères, mais y étant obligés par un test de paternité positif.
  • Une seconde hypothèse serait celle qui consisterait à contester la validité même du test de paternité. Sous cet angle, la question semble plus abordable sachant que l’erreur reste humaine malgré la rigueur scientifique du test de paternité en tant que mode de preuve. Il n’est pas exclu que des erreurs humaines se soient glissées dans le protocole de laboratoire (ce qui reste statistiquement peu probable), ou pire : qu’un ou plusieurs participants aient sciemment tenté ou réussi de fausser le test de paternité.

C’est sur cette seconde hypothèse que nous nous arrêterons. On voit en effet de plus en plus de cas de personnes contestant les résultats de tel ou tel test de paternité. Très récemment, c’est la jeune Mariah Yeater qui a refusé de s’en tenir aux résultats du test de paternité qu’a passé Justin Bieber. En remontant un peu plus loin, on se souviendra également d’Aurore Drossart dans l’affaire Yves Montand, qui explique que « [son] père sera toujours Yves Montand » malgré les résultats négatifs du test de paternité. Dans de tels cas, la voie à suivre est encore judiciaire. En effet, le test de paternité reste une preuve parmi d’autres. Si sa rigueur scientifique et son objectivité en font un argument de poids, il reste toutefois contestable au même titre que toute autre preuve apportée devant le tribunal. En clair, contester un test de paternité n’est pas impossible, mais extrêmement difficile. Il faudrait pour cela apporter de solides preuves qu’il y ait eu de graves manquements durant le protocole de prélèvement, par exemple, ou pire, qu’il y ait eu fraude délibérée. On se souvient dans ce cadre d’une tentative récente d’enlèvement d’un enfant en Serbie qui visait à fausser un test de paternité en France.