Factuellement, il est devenu de plus en plus compliqué pour les français d’adopter un enfant. De nombreuses stars se sont ainsi tournées vers l’adoption internationale, à l’instar de Johnny Hallyday et sa femme Laeticia. L’essor de cette pratique a également marqué celui du test de paternité, devenu de plus en plus courant pour s’assurer que tout est en ordre avant de procéder à l’adoption. Pourquoi les adoptants y ont de plus en plus recours, alors que le test de paternité n’est en rien obligatoire avant une adoption ? Les réponses tiennent à l’augmentation de la demande. En conséquence, des réseaux parallèles se sont organisés afin de profiter de ce qu’ils voient comme un filon.

Le test de paternité sert donc à vérifier qu’un enfant proposé à l’adoption est bel et bien le fils ou la fille de ses parents déclarés. La chose a toute son importance, puisqu’elle permet d’être certain que ce sont bien les parents qui gèrent l’adoption de leur enfant, et pas un total inconnu. C’est notamment le cas lorsque des réseaux organisés en profitent pour kidnapper des enfants et les monnayer à l’international. Il est donc devenu monnaie courante que le test de paternité serve de garantie aux adoptants, afin qu’ils n’alimentent pas des filières parallèles aux institutions mises officiellement en place pour ce faire.

Mais qu’est-ce qui justifie de telles précautions alors qu’en théorie, les actes de naissance et l’état civil sont censés faire la preuve de cette filiation ? Le problème réside justement dans la fiabilité de ces actes selon le pays envisagé. Il peut arriver, en fonction des circonstances, que les registres d’état civil ne soient pas tenus correctement à jour. Pire : certains de ces actes peuvent très facilement être falsifiés. C’est la raison pour laquelle le test de paternité vient suppléer aux carences administratives lorsque le document – même officiel – ne peut être suffisant pour constituer une preuve solide de paternité.

Le problème s’est également posé en matière d’immigration. Plus particulièrement, c’est le regroupement familial qui est ici visé. En France, l’article 111-6 du CESEDA prévoit à cet effet que le test ADN puisse venir suppléer à des actes d’état civil ne pouvant être pris pour argent comptant. La France a limité cette possibilité au test de maternité pour des questions d’éthique : il semblait dangereux au législateur français de faire risquer la découverte d’une discordance de paternité au cours d’un test de paternité fait dans le cadre de l’immigration. Des pays tels que les États-Unis et le Canada ne se refusent pourtant pas cette possibilité, puisqu’ils permettent d’établir la preuve d’un lien familial avec n’importe lequel des deux parents.