Idéalement, oui. Cela veut donc dire qu’il est possible de réaliser un test de paternité si le père présumé est décédé. Ce n’est toutefois pas la solution la plus aisée, en raison des complications induites par le décès du père présumé. Normalement, le test de paternité se fait avec un échantillon standard. Cela implique donc que les participants soient vivants, présents, et consentent à un frottis buccal afin que l’écouvillon contenu dans le kit soit marqué de leurs cellules épithéliales. Forcément, cette étape pose problème lorsque le père présumé n’est plus de ce monde. Plusieurs alternatives pour faire un test de paternité sont alors envisageables :

  • Si le père présumé est enterré, alors il est possible de prélever de l’ADN via une exhumation. C’est notamment le cas lorsqu’un juge ordonne un test de paternité post-mortem, comme dans le cas du pilote de Formule 1 Juan Manuel Fangio. Cette procédure est longue, et surtout grave par ce qu’elle implique. Dans le cas d’un test de paternité de curiosité, cette possibilité n’est tout simplement pas envisageable : une exhumation implique obligatoirement une autorisation judiciaire.
  • Si le père présumé a tout simplement disparu, est perdu de vue… il ne pourra pas être procédé à une exhumation. En revanche, il reste envisageable de faire un test de paternité de curiosité via un objet porteur d’ADN de cette personne. On rejoint alors les autres cas de test de paternité sans le père, sans que cela n’implique obligatoirement la mort du père présumé. Dans ces cas précis, ce sont les échantillons non-standards qui sont utilisés. Ce sont donc généralement des vêtements, des objets personnels, voire des prélèvements médicaux, qui sont utilisés en lieu et place de l’échantillon standard. Ainsi, notre laboratoire permet de réaliser un test de paternité à partir de dents, de tissu biologiques (biopsies), de cheveux, de mégots, de mouchoirs…
  • Il existe également une manière détournée de réaliser un test de paternité si le père est décédé, mais cette fois sans avoir recours à son ADN. Ce type de test de paternité consiste en fait à prélever non pas l’ADN du père présumé, mais celui de ses parents. Par recoupement avec l’ADN de l’enfant, il sera possible de déterminer la probabilité qu’a le père présumé d’être le géniteur de l’enfant. Généralement, il est demandé pour ce type de procédure un échantillon d’ADN provenant de la mère. Cela permet au laboratoire de mieux se servir des échantillons en présence, et donc assurer une meilleure fiabilité des résultats. De plus, elle a l’avantage de (normalement) recueillir le consentement de tous les participants, et ce même si le père présumé refuse ou n’est pas en état d’accepter. C’est le cas lorsqu’il refuse simplement de se plier au test, mais aussi lorsqu’il est décédé.