Dans les affaires judiciaires où il est déployé, la charge financière du test de paternité est un point délicat. Pour ce qui est du test de paternité de curiosité par contre, le problème ne se pose pas de la même manière. Tout simplement, c’est celui qui le commande qui le paye. Le site vendeur ne fournissant le service qu’après payement, il faudra donc avancer l’argent pour pouvoir obtenir son test de paternité. Ici, aucun remboursement possible ni par le père présumé, ni par la sécurité sociale ou la mutuelle : le test de paternité de curiosité n’engage que celui qui l’achète ; et comme il n’est en aucun cas un acte médical, il ne peut être remboursé comme s’il était équivalent à n’importe quel autre médicament.

Profitant de l’engouement pour le test de paternité de curiosité, certains sites en proposent « gratuitement ». C’est en fait une manière d’appâter le client, car le test n’est bien évidemment pas gratuit. Quel vendeur pourrait avoir un modèle économique viable s’il proposait réellement son test de paternité pour 0€ ? C’est en fait le kit de prélèvement qui est envoyé gratuitement. Les analyses en laboratoire elles, restent payantes au même titre que chez n’importe quel autre prestataire.

Pour ce qui est du test de paternité en justice, la situation est quelque peu différente. La situation peut changer en fonction des pays, mais globalement l’État peut se charger d’avancer les frais en attendant que l’on aie identifié le père biologique de l’enfant. Toutefois, il se peut que les frais engendrés soient ensuite demandés à la partie n’ayant pas gain de cause. Le juge anglais ayant traité de la tentative de fraude au test de paternité d’un certain Thomas Kenny développe cela en détail. Il explique que si le test de paternité avait été négatif suite à sa fraude, ça aurait été à la société anglaise de payer une pension alimentaire à sa place. De fait, il s’est donc retrouvé condamné à payer les frais du test de paternité légal, la pension alimentaire qu’il voulait éviter, mais aussi l’amende dont il a écopé pour sa tentative de passer outre le test de paternité légal.

Il existe donc une possibilité pour la partie adverse de se voir imputer les frais liés au test de paternité, d’autant plus si elle a été de mauvaise foi pendant toute la durée de la procédure. Techniquement, cela rend le test de paternité «gratuit », dans le sens ou la charge financière finale n’est pas assumée par toutes les parties. Néanmoins, il faut se souvenir qu’un test de paternité aura toujours un coût, même s’il pourra être indolore pour certains : sa réalisation nécessite du matériel, du personnel qualifié… bien au delà de ce que l’on peut obtenir gratuitement. C’est aussi pour cette raison que se sont développés des show télévisés proposant à des familles en conflit de payer le test de paternité, en échange de pouvoir filmer les altercations qui y sont liées.