La plupart des législations impose le consentement de toutes les parties au test de paternité. Or, ce consentement semble très compliqué à obtenir dans l’hypothèse ou l’un des participants serait décédé au moment du test. Par ailleurs, la jurisprudence française à ce sujet a considérablement restreint l’interprétation de ce consentement depuis l’affaire Yves Montand. Pour rappel, le cas renvoie à une procédure engagée dans les années 1990 par la famille Drossart, qui prétendait que la jeune Aurore Drossart était un enfant naturel du chanteur Yves Montand déjà décédé à l’époque de cette procédure. Le juge a fini par ordonner un test de paternité au cours du litige afin de trancher définitivement la question ; sauf que le père présumé étant mort et enterré, il a fallu l’exhumer afin de procéder aux prélèvements nécessaires, pour que le test de paternité finisse par révéler qu’Aurore Drossart n’était pas la fille biologique d’Yves Montand. Suite à cela, on s’est rendu compte de la nécessité de réguler la notion de consentement au test de paternité en droit français, car dans cette affaire c’est la famille de la célébrité décédée qui avait accepté le test de paternité au nom d’Yves Montand. C’est pourquoi actuellement, le code civil dispose sur ce sujet en son article 16-11 que : « Le consentement de l’intéressé doit être préalablement et expressément recueilli. Sauf accord exprès de la personne manifesté de son vivant, aucune identification par empreintes génétiques ne peut être réalisée après sa mort ». Il n’est donc aujourd’hui plus envisageable de faire un test de paternité en y incluant une personne décédée, à moins que celle-ci aie très clairement indiqué être d’accord pour un tel test.

Cette hypothèse envisage le cas où il faudrait faire un prélèvement directement sur la personne décédée, mais qu’en est-il si l’on possède déjà une empreinte génétique de cette personne décédée ? Il est tout à fait plausible de posséder des objets contenant l’ADN d’une personne disparue (peigne, vêtement, brosse à dents…), ce qui évite d’emblée la question de l’exhumation. Pourtant, la loi française ne fait aucune différence, et cette pratique est également interdite en l’absence du consentement du défunt même si le recours à un objet porteur d’ADN évite de troubler le repos des morts. Techniquement, le recours à cette méthode reste toutefois possible si l’on a conscience des risques encourus. En somme, ce sont les mêmes que pour tout achat de test de paternité en ligne pour une utilisation sur le territoire français. Il reste donc possible d’écoper d’une saisie du colis par les douanes, ainsi que d’une amende, malgré les 150 000 tests de paternité commandés tous les ans en France par le biais d’internet.