Comment peut-on remplacer le test de paternité ?

 

Imaginons une situation standard où une personne souhaite faire un test de paternité ; admettons que ce soit une mère, qui cherche à connaître l’identité du père biologique de son enfant. Elle fera alors les démarches nécessaires pour obtenir un test de paternité :

– Si elle l’achète par internet, ce sera un simple test de curiosité. Les résultats ne seront alors que purement informatifs.

– Si elle décide d’aller en justice, ce sera un test de paternité légal.

– Si ce test doit avoir lieu avant la naissance de l’enfant, elle cherchera à obtenir un test de paternité prénatal ; si ce test doit avoir lieu après la mort du père présumé, elle aura alors recours à un test de paternité post-mortem etc.

 

Imaginons que cette mère ne puisse pas avoir accès au test de paternité, standard ou non, pour une raison quelconque (refus du père présumé, impossibilité de trouver un échantillon…). Quels autres moyens aura-t-elle pour ôter tout doute de son esprit ?

 

– Le test avunculaire : il consiste à vérifier les liens de type oncle ou tante entre un individu et l’enfant. Dans le cas présent, il faudra donc choisir un individu de la famille du père présumé avec lequel il n’a pas été possible de réaliser le test de paternité. Le test avunculaire dira alors si la personne prélevée est bien l’oncle ou la tante de l’enfant. Si la réponse est positive, alors il y a de très fortes chances pour que le frère de cette personne soit le père de l’enfant concerné.

 

– Le test de filiation avec les grands-parents : parfois, il se peut que le père présumé refuse de se faire prélever de l’ADN ; il se peut également que dans un tel cas, les parents de ce père présumé soient, eux, d’accord pour faire un test ADN. Dans la mesure où ce sont eux qui lèguent leur patrimoine génétique au père présumé, un tel test est tout à fait intéressant si le test de paternité direct n’est pas envisageable.

 

– Le test frère/sœur : plus insolite mais tout aussi malin, un test de fraternité/sororité peut faire office de test de paternité indirect. C’est ce qu’ont fait Alberto Sola Jimenez et Ingrid Sartiau, deux personnes qui prétendaient être des enfants cachés de l’ex roi d’Espagne Juan Carlos. Le souverain ayant refusé tout test de paternité, ces deux inconnus ont fini par faire connaissance et organiser un test ADN pour vérifier s’ils étaient bien frère et sœur : si les deux disent la vérité, alors ils devraient être génétiquement liés par le même père. C’est l’étonnant résultat qui a été démontré par ce test, bien que n’ayant pas pu être opéré par un test de paternité direct sur l’ancien roi.

 

Dernière précision : dans chacune de ces méthodes, il est fortement recommandé d’ajouter un échantillon d’ADN maternel à l’échantillon de l’enfant. Cela aide le laboratoire à comprendre les données dont les autres échantillons les informent.