C’est malheureusement possible, bien que de plus en plus de dispositifs soient mis en place pour approcher du risque zéro. L’actualité nous montre régulièrement des cas de fraude au test de paternité, à l’instar de cette femme récemment appréhendée en train de capturer une enfant en Serbie pour fausser les résultats d’un test de paternité en France. Ce cas précis montre deux choses : d’une part, que le test de paternité aurait été faussé avec succès si le kidnapping avait eu lieu ; mais le fait de devoir en arriver à de telles extrémités pour pouvoir influer sur les résultats montre également que le test de paternité est une méthode relativement sécurisée.

Plus prosaïquement, il peut être tentant de commander un test de paternité auquel on va faire dire ce que l’on veut en y insérant des échantillons correspondants (ou pas). C’est pourquoi la loi française impose le consentement de toutes les parties au test de paternité, et que les prestataires privés le supposent très fortement. Il suffit pour cela de voir les formulaires joints avec les kits de prélèvement, qui indiquent bien que les participants doivent être d’accord pour procéder au test de paternité. Il reste que dans ce dernier cas, la falsification est beaucoup plus aisée que pour un test de paternité judiciaire. Il s’est donc déjà vu des personnes ayant fait un test de « paternité » en ajoutant sciemment une empreinte ADN de leur frère, de leur voisin, de leur mère… jusqu’à même insérer de l’ADN canin(!).

Heureusement, les laboratoires sont de plus en plus rodés aux tests de paternité, et falsifier un échantillon de manière aussi grossière devient presque systématiquement visible aux yeux des biologistes. C’est pourquoi l’une des premières étapes de vérification est de contrôler que l’on est bien en présence d’ADN humain. Ainsi, il devient impossible de tromper l’analyse avec un prélèvement sur son animal préféré… Ensuite, c’est le sexe de la personne prélevée qui est vérifié. Si l’enfant peut être de sexe masculin ou féminin, il en va tout autrement pour l’enveloppe contenant l’échantillon d’ADN du père présumé : puisqu’il s’agit d’un « test de paternité », l’ADN du père sera forcément celui d’un homme. Cela permet d’exclure les mères qui pensent à mettre leur ADN avec celui de leur enfant dans les enveloppes pour donner lieu à un test de paternité positif.

Reste que pour les cas de l’utilisation de l’ADN d’un autre homme pour fausser le test de paternité, il n’existe pas réellement de solution scientifique mis à part la vigilance. Même pour un test de paternité de curiosité, il convient donc de ne pas accepter les résultats d’une analyse pour laquelle on a pas consenti à être prélevé. De même, il convient de faire attention à ce qui est inséré dans les enveloppes au moment de l’envoi.