Non. Tous les échantillons capillaires ne sont pas exploitables pour un test de paternité. Il serait pourtant facile de songer à récupérer une mèche chez le coiffeur, un cheveu tombé dans le creux du lit ou quelques poils laissés par inadvertance afin de procéder à un test de paternité. À cette étape, il faut déjà rappeler que la loi française (et dans la plupart des pays) est formelle sur le sujet : il faut l’accord de tous les participants pour que le test de paternité soit légal. Les cas où l’on peut forcer quelqu’un à donner son empreinte génétique pour un test de paternité ne sont que très marginaux, par exemple en cas de viol ou d’enquête criminelle.
Ceci étant dit, il faut ajouter que le cheveu n’est pas la meilleure source d’ADN, contrairement à ce que l’on pourrait penser. C’est pourquoi la méthode standard de prélèvement se fait à base d’écouvillons et de prélèvements salivaires, et non capillaires. Pourtant, il est possible de procéder à un test de paternité à partir de cheveux ; qu’est-ce qui peut alors venir poser problème ? Très simplement, le cheveu est composé d’une partie vivante et d’une partie morte. La partie vivante est celle qui se situe au niveau du bulbe, et c’est celle qui nous intéresse pour faire un test de paternité. L’autre partie du cheveu, elle, est considérée comme « morte ». Les techniques actuelles ne permettent pas d’en tirer parti pour trouver l’ADN nécessaire à un test de paternité.
Pour en revenir aux exemples cités plus haut, un cheveu coupé ne sera donc pas exploitable pour de tels tests, puisqu’il n’est que coupé et que donc le bulbe n’y est plus attaché. Il paraît donc peu probable de pouvoir faire un test de paternité à partir d’un simple cheveu tombé, même si ce n’est pas impossible. La seule condition est que le bulbe y soit encore attaché ; sans cela, il ne servirait à rien d’envoyer même tout un sachet de cheveux coupés puisque ceux-ci ne contiennent pas le bulbe nécessaire au test de paternité.
Au delà de ces revers, le cheveu comporte l’indéniable avantage d’avoir une très grande résistance au temps et à l’usure. Ainsi, on a constaté que les bulbes attachés au cheveu ne subissaient qu’une dégradation très légère, même après avoir subi l’usure du temps pendant plusieurs années. Si l’on a donc à disposition des cheveux avec un bulbe, même remontant à très loin, il est toujours envisageable d’essayer de les utiliser pour le test de paternité. Néanmoins, la méthode d’extraction de l’ADN en devient un peu plus compliquée, ce qui peut se traduire par un surcoût au moment de payer ledit test de paternité.