Peut-on faire un test de paternité sans la présence du père présumé ?

Techniquement, oui. Il existe alors deux grands cas de figure :

– Dans la première hypothèse, on dispose d’un échantillon d’ADN directement issu du père présumé

– Dans la seconde hypothèse, on ne dispose ni du père présumé, ni de son empreinte génétique

Le premier cas est souvent celui où le père a refusé de se prêter au jeu du test de paternité. Dans ce cas, les personnes les plus chevronnées tenteront d’obtenir coûte que coûte un échantillon d’ADN pour pouvoir l’envoyer en laboratoire. Il faut à ce sujet savoir plusieurs choses. Tout d’abord, l’extraction de l’ADN dépendra beaucoup de la qualité de l’empreinte génétique. Or, le mieux reste l’obtention de cet ADN par un prélèvement buccal tout ce qu’il y a de plus classique. La récupération de cet ADN sur des objets personnels et/ou quotidiens rend l’opération d’analyse plus compliqué, en raison de la contamination de l’échantillon. On pense par exemple à un mouchoir qui a pu traîner plusieurs jours au contact d’autres déchets, ou à une brosse à dents qui est régulièrement en contact avec des produits dentaires pouvant empêcher l’extraction directe d’ADN sur l’objet en lui même. Surtout, il faut rappeler que l’obtention de l’ADN d’une personne sans son autorisation est réprimée par la loi française. Ainsi, l’article 16-1-1 du Code civil français dispose que le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. Concrètement, cela signifie que l’on ne peut demander à faire exhumer un corps dans n’importe quelles conditions afin d’y prélever de l’ADN pour un test de paternité. Cet article renvoie à l’affaire Yves Montand, célébrité dont le corps avait été exhumé afin qu’il soit procédé à un test de paternité qui se révélera négatif. L’article 16-10, lui, dispose que « Le consentement exprès de la personne doit être recueilli par écrit préalablement à la réalisation de l’examen, après qu’elle a été dûment informée de sa nature et de sa finalité ».

L’autre cas de figure envisageable est celui où aucun échantillon du père présumé n’est disponible pour effectuer le test de paternité. Dans ce cas, c’est par une analyse indirecte que l’on va déterminer la filiation de l’enfant. Idéalement, c’est l’ADN du grand-père et de la grand-mère paternels qu’il faudrait prélever ; et dans le cas ou le lien génétique entre l’enfant et les grands-parents est prouvé, alors le lien avec le père présumé devient quasiment certain. Si l’ADN des grands-parents paternels n’est pas disponible, c’est vers les frères, sœurs, oncles ou tantes que l’on va se tourner. Le résultat du test de paternité dépendra alors fortement de la proximité des membres de la famille dont l’ADN a été prélevé pour le test. En ce contexte précis, il est utile d’avoir également un échantillon d’ADN maternel afin d’affiner les résultats des analyses. Cette méthode est moins précise qu’un test ADN avec un échantillon directement issu du père présumé, mais elle comporte l’avantage de ne pas