Peut-on faire un test de paternité sans l’ADN du père présumé ?

 

Si on pense au test de paternité, on pense également à sa configuration la plus fréquente : un père présumé, un enfant, et un test ADN entre les deux pour établir la vérité. Pourtant, les aléas de la vie font que de nombreux cas empêchent un tel scénario. Heureusement, de nombreuses autres solutions existent pour qu’un test de paternité soit tout de même réalisable :

– L’échantillon non-standard : ce type d’échantillon recouvre en fait tout échantillon qui n’est pas obtenu via le kit de prélèvement standard fourni par le laboratoire. C’est notamment le type d’échantillon utilisé dans le test de fidélité. Il est donc possible de récupérer un objet de la personne manquante, de préférence susceptible de contenir de son ADN. Cela peut aller de la brosse à cheveux jusqu’au chewing-gum en passant par la brosse à dents.

– le test familial : si le père présumé ne désire pas se prêter au test de paternité, ce n’est pas forcément le cas de sa famille. On peut imaginer aussi que le père présumé soit tout simplement disparu ou décédé, et que la famille de ce dernier souhaite aussi savoir la vérité. L’avantage de cette façon de faire est qu’elle permet d’obtenir le consentement de tous les participants. En revanche, elle demande d’analyser plus d’échantillons avec un taux de certitude un petit peu plus faible que pour un test de paternité classique. Concrètement, il s’agit de vérifier si l’enfant a des liens de parenté avec les frères, le père, la mère, les sœurs, les cousins… du père présumé. Si c’est le cas, alors il y aura de très fortes chances pour que le test aie visé juste. Afin d’augmenter la précision d’un tel test ADN, il est vivement recommandé d’inclure un échantillon d’ADN maternel à destination du laboratoire.

– Le test de paternité post-mortem : c’est une variante très particulière du test de paternité. Elle n’est généralement obtenable que dans un cadre judiciaire – c’est à dire via un test de paternité légal et la procédure qui va avec – car elle demande l’exhumation du corps, ou alors un prélèvement avant mise en terre. En ce qui concerne le consentement, l’article 16-11 du Code civil français indique qu’il doit être donné avant la mort, et de manière non ambiguë. C’est pourquoi de nouvelles polices d’assurance prévoient aujourd’hui d’inclure au contrat une empreinte génétique certifiée du contractant. Ainsi, il n’y aura pas à exhumer le corps puisque le consentement comme l’échantillon seront déjà conservés en cas de litiges post-mortem (héritage, recherche de filiation…).