Peut-on faire un test de paternité à partir du groupe sanguin ?

De même que les autres caractères qui nous composent, notre groupe sanguin est déterminé par celui de chacun de nos parents. Dans la mesure ou cette transmission suit des règles bien précises, il est possible d’en tirer certaines conclusions, certaines constantes et certaines impossibilités. Dès lors, peut-on se servir de cette méthode pour faire un test de paternité ? Tout comme l’étude de la couleur des yeux, le test de compatibilité sanguine peut-être un bon indice de paternité discordante. Néanmoins, il n’existe que 4 groupes sanguins que sont les groupes A, B, O et AB. On imagine dès lors que sur les 6 000 000 000 d’êtres humains vivants sur terre, il est tout à fait possible qu’un enfant substitué ou adopté aie néanmoins un groupe sanguin qui serait biologiquement cohérent avec ses parents putatifs. La réalité génétique n’en est pourtant pas changée, puisque l’enfant reste hors du patrimoine génétique des parents putatifs.

En revanche, la transmission du groupe sanguin devient beaucoup plus intéressante à étudier lorsqu’un enfant supposément légitime a un groupe sanguin qui n’est pas compatible avec les données génétiques des parents biologiques qu’on lui connaît. Pour rappeler le fonctionnement de cette transmission, revenons quelques instants sur ce processus chez l’homme. Les groupes A et B sont dominants ; un père de groupe A et une mère de groupe O auront dont un enfant de groupe A, de même qu’un père de groupe O et une mère de groupe B auront un enfant de groupe sanguin B. Le gène O lui, est récessif ; sur chacune des allèles transmises par chaque parent, il faudra donc qu’aucun gène dominant ne s’exprime pour que le gène O puisse livrer son information quant au groupe sanguin. Concrètement, cela donne 6 possibilités de groupe sanguin :

– AO : le gène A sera dominant, le gène O sera récessif

– BO : le gène B sera dominant, le gène O sera récessif

– AA : présence du seul gène dominant A

– BB : présence du seul gène dominant B

– AB : présence de deux gènes dominants A et B, aucun ne prime sur l’autre et ils sont alors dits « co-dominants »

– OO : présence du gène récessif O, mais qui pourra s’exprimer puis-qu’aucun gène dominant ne vient en entraver l’expression dans ce cas

Il en va de même pour le facteur rhésus, qui peut être positif ou négatif. Le rhésus positif est issu d’un gène dominant, tandis que le rhésus négatif ne pourra s’exprimer qu’en l’absence de transmission d’un rhésus positif par les parents. Attention : il est possible que des parents de groupe sanguin A ou B donnent naissance à un enfant de groupe O ; c’est par exemple le cas de ce que l’on appelle « le phénotype de Bombay ». Plus à la marge encore, il existe même des cas de personnes porteuses de deux groupes sanguins. On peut donc voit que faire un test de paternité par le seul biais de l’étude des groupes sanguins est tout sauf fiable. En fonction des incompatibilités logiques, ce peut cependant être une bonne piste pour se diriger vers un test de paternité en laboratoire qui