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Il est tout à fait possible de réaliser un test de paternité à partir d’objets usuels. L’important est qu’ils puissent potentiellement porter une trace d’ADN du participant envisagé. C’est ce que l’on appelle « les échantillons non-standards », en opposition aux échantillons standard dont la procédure de prélèvement est standardisée, comme leur nom l’indique. C’est donc lorsque le frottis buccal ne sera pas réalisable pour des raisons diverses et variées (décès, refus…) que l’on songera à utiliser un échantillon non-standard. Là, les supports envisageables seront généralement indiqués par le laboratoire concerné.

L’inconvénient de cette méthode est que les chances d’extraction de l’ADN varient selon l’échantillon présenté au laboratoire. Prenons le cas d’une brosse à dents pour imager le propos : son propriétaire l’utilise (normalement) quotidiennement pour se brosser les dents. Il est donc très probable d’y trouver de l’ADN. En revanche, les traces risquent d’être fortement dégradées, et compliquées à exploiter en laboratoire. D’abord, le dentifrice contient plusieurs substances qui compliquent – voire empêchent – la réplication de l’ADN. Ensuite, cette brosse à dents sera rincée après chaque utilisation, ce qui diminuera encore un peu le nombre et la qualité des traces d’ADN présentes. Enfin, un brossage de dents n’est pas un prélèvement salivaire ; il est donc moins probable d’y trouver autant de cellules épithéliales que lors d’un frottis buccal classique.

L’autre problème de cette méthode réside dans l’autorisation des participants. Généralement, le recours à un échantillon non-standard implique que le participant n’a pas pu ou voulu donner son consentement au test de paternité. En droit français, cette absence de consentement est punie par l’article 226-27 du Code pénal d’un an d’emprisonnement et 15 000€ d’amende au maximum. Quand bien même les lois nationales toléreraient cette pratique, le test de paternité ainsi obtenu serait inutilisable devant un tribunal. C’est le cas de tout test de paternité commercial, mais encore plus particulièrement du test de fidélité par exemple (qui par essence vise à la discrétion quant au propriétaire de l’ADN analysé).