Pourquoi ne fait-on plus de test de paternité à partir des groupes sanguins ?

 

Ce n’est qu’à l’aube du XXème siècle que les groupes sanguins ont été découverts tels qu’on les connaît aujourd’hui ; dans la mesure où ils répondent aux règles générales de l’hérédité, ils ont été utilisés à un moment donné pour faire office de test de paternité. Dès lors, pourquoi ne pas avoir conservé cette méthode pour vérifier les liens qui existent entre un père présumé et un enfant ? C’est en raison de deux écueils principaux que le groupe sanguin a fini par être supplanté par le test ADN :

 

– Les faux positifs : ce n’est ici pas exactement le résultat du test de paternité en lui même qui pose problème, mais plutôt sa précision. Dans la mesure où il existe 4 groupes pour tous les individus (A, B, O et AB), les incompatibilités sont finalement très limitées. Il se peut très bien que vous ayez le même groupe sanguin que votre voisin ou votre facteur, sans que celui-ci ne soit votre père biologique pour autant ! Inversement, il est aussi tout à fait possible que le groupe sanguin d’un enfant corresponde en tous points à celui du père qui l’a reconnu officiellement… alors qu’il est issu d’une union adultérine.

– Les faux négatifs : plus rares, ces cas sont ceux où l’exclusion d’un lien de parenté est erronée. Elle est une exception à la règle, mais existe toutefois chez les gens dotés de deux ADN, ou alors dans des cas tels que le phénotype de Bombay. La comparaison des groupes sanguins entre le père et l’enfant ne peut alors tenir lieu de test de paternité.

 

On le voit d’emblée, c’est dans les cas d’exclusion que le test de paternité par les groupes sanguins aurait pu s’avérer intéressant. En effet, la possibilité d’avoir le même groupe sanguin qu’un autre individu sans qu’il y ait pour autant de lien de parenté est tout à fait plausible : c’est même le principe de base du don de sang. La méthode de comparaison des groupes sanguins aurait pu être plus intéressante du point de vue de l’exclusion, si les exceptions sus-mentionnées n’avaient pas existé.

 

C’est la raison pour laquelle le test de paternité s’est progressivement tourné vers le test ADN, au fur et à mesure que les connaissances en génétique et en séquençage de l’ADN