Le test de paternité repose sur l’analyse de l’ADN des participants. Réputée fiable à près de 100%, cette méthode se fonde sur le fait que chaque être humain possède un ADN unique qui permet de l’identifier. C’est en y appliquant les lois que l’on connaît sur l’hérédité qu’il est possible d’en faire un test de paternité ; mais les gènes n’étant pas immuables, il peut survenir ce que l’on appelle des mutations génétiques. Peuvent-elles faire changer un ADN au point d’invalider un test de paternité ? Pour le comprendre, il faut d’abord bien comprendre ce qu’est un test de paternité, ainsi que ce qu’est une mutation génétique.

Dans son état normal, l’ADN se réplique à l’identique dans chaque cellule de l’individu. Notons au passage que c’est aussi la raison pour laquelle on peut aussi bien faire un test de paternité à partir de salive que d’une molaire ou d’un cheveu. Il arrive cependant que lors de cette réplication, certaines séquences de nucléotides ne se reproduisent pas exactement de la même manière que l’original. C’est ce que l’on appelle une mutation génétique. Elles peuvent avoir plusieurs origines, et provenir aussi bien d’erreurs de réplications normales que de facteurs épigénétiques (tabac, alcool, environnement…). Cette mutation est aussi le principe qui explique l’évolution des espèces à travers les âges, via le changement progressif de leur code génétique.

Appliqué à notre cas, cela pose une question quant au test de paternité : des mutations génétiques peuvent-elles changer l’ADN d’une personne au point de ne plus pouvoir l’identifier génétiquement ? Selon les situations envisagées, il se peut que ces changements posent problème. Le test de paternité utilise une quinzaine de marqueurs génétiques sur les millions qui existent. La plupart des changements qui se produisent au niveau de l’ADN sont donc peu susceptibles de venir interférer avec le test de paternité. Si toutefois l’une de ces mutations venait à survenir sur un marqueur utilisé par le laboratoire, alors le test de paternité viendrait effectivement à en être faussé. Heureusement, des solutions existent pour remédier à cette très faible éventualité.

En cas de doute, il est possible de refaire le test de paternité sur d’autres marqueurs. Dans ce cas, il faudra le préciser au laboratoire. Une autre solution peut aussi consister à étudier plus de marqueurs, afin de donner une plus grande précision aux résultats et donc minimiser le poids de cette mutation dans l’indice de paternité. Enfin et puisqu’il s’agit d’étudier les caractères génétiques donnés au père par l’enfant, il est possible d’ajouter au test de paternité un échantillon d’ADN maternel. Ce faisant, il sera plus aisé pour le laboratoire de déterminer à qui appartient le patrimoine génétique retrouvé dans l’échantillon de l’enfant.