Quel est le bon moment pour faire un test de paternité ?

 

À partir de la conception, presque tous les moments sont bons pour envisager un test de paternité. Si on les passe en revue, ils sont somme toute assez nombreux :

 

– La gestation : c’est la période où l’enfant est encore dans le ventre de la mère. Dans cette situation, il sera impossible de réaliser un test de paternité standard avec écouvillon et prélèvement buccal. Une solution existe toutefois : le test de paternité prénatal. Il s’effectue par un prélèvement de sang sur la mère, duquel on extrait l’ADN du fœtus via l’ADN foetal libre. Ce test est réalisable à partir de la 8ème semaine d’aménorrhée pour les laboratoires les plus spécialisés en la matière. Il faudra en revanche compter un surcoût pour ce type de test, qui demande une logistique plus importante qu’un test de paternité classique.

 

– Après la naissance : c’est l’hypothèse la plus courante, qui donnera lieu à un test de paternité standard.

 

– Après la majorité : au niveau du droit national, la majorité de l’enfant fait varier en pratique la méthode pour obtenir un test de paternité, même si elle reste normalement identique en droit. Jusqu’à sa minorité, l’enfant est représenté par son parent, que l’on répute agir dans son intérêt. C’est pourquoi l’on voit des mères agir au nom de leur enfant à peine né (ou des pères, mais plus rarement). Cet intérêt de l’enfant dans l’action du parent est présumé, et l’enfant n’a en fait pas vraiment son mot à dire dans les faits. Cette situation change avec la majorité de l’enfant, qui lui permet de demander lui-même un test de paternité à celui qu’il pense être son père présumé.

 

– Après la mort : lorsqu’un participant au test de paternité décède, les conditions du test changent. La personnalité juridique se perdant avec le décès, le corps du défunt a un statut différent de celui d’un citoyen vivant au nom de la loi (ce qui ne veut pas dire qu’il n’a pas de statut : le corps doit être respecté dans sa dignité). Il faudra alors demander une autorisation au juge pour qu’un prélèvement soit fait sur le corps en vue d’un test de paternité. Si la demande est rapide, le prélèvement peut être effectué avant la mise en terre. C’est le cas des tests de paternité effectués sur le corps du chanteur Prince. Sinon, il faudra procéder à une exhumation, et on comprend alors facilement l’importance qu’a le juge en tant que régulateur de telles demandes. Dernièrement, une nouvelle solution a fait peu à peu son apparition. Conçue dans le cadre de l’assurance-vie, elle consiste à se faire prélever ses empreintes génétiques de son vivant, afin de les consigner au contrat. Ainsi, une réclamation de test de paternité sur l’héritage après le décès ne mènera pas obligatoirement à une exhumation, puisque l’empreinte génétique du défunt a déjà été relevée et certifiée de son vivant.