Une mode est actuellement en pleine recrudescence : l’utilisation de faux tests de grossesse. Nous parlons bien de recrudescence et non d’apparition, car le phénomène n’est pas nouveau. Cela fait déjà quelques années que l’on peut voir sur des sites de petites annonces des publications au contenu assez étonnant de prime abord. On en trouvait ainsi certains sur Craiglist, Leboncoin… qui font partie des plus gros sites d’annonces. Ces dernières proposent pour quelques dizaines d’euros la vente de tests de grossesse… déjà positifs. L’intérêt ? Pour la plupart, voir la réaction de leur conjoint face à l’annonce de grossesse. Dans ce cadre, le faux test de grossesse sert de « preuve » matérielle pour appuyer le propos. De manière moins éthique cette fois, certaines se servent aussi de ces faux tests pour faire assumer à des pères des grossesses dont ils ne sont pas la source. C’est ici qu’on en revient au test de paternité, qui lui aussi est parfois falsifié pour faire croire à un lien de filiation ; et typiquement, de telles manœuvres surviennent dans des situations ou un doute raisonnable existe d’un côté ou de l’autre.

C’est justement pour lever les doutes sur la filiation et la parenté qu’a été commercialisé le test de paternité. Or, un test de grossesse ne fait qu’indiquer l’état de gestation, pas le lien maternel et encore moins le lien paternel (même si le premier peut être déduit facilement dans le cas présent). Présenter un faux test de grossesse pour fidéliser un père risque donc plutôt d’éveiller des soupçons jusqu’alors inexistants. Si l’intéressé décide de lever ses doutes par un test de paternité, la situation risque d’être assez peu confortable pour la personne ayant tenté de tricher. Quel peut être le scénario type d’une telle manœuvre ? Légitimement, la plupart des pères se faisant annoncer une grossesse sans preuve solide qu’ils sont le géniteur chercheront à vérifier par eux même.

Là, le test de paternité indiquera très rapidement ce qu’il en est réellement. Si les faits sont avérés, aucun problème ne devrait apparemment se poser. En revanche, si le test de paternité indique un résultat divergent de celui annoncé par la mère après le test de grossesse… on imagine très bien la source de problème que peut devenir ce mensonge (en cas de mauvaise foi) ou cette erreur (en cas de pleine bonne foi). Et si par hasard, le père présumé ne venait pas à contester ce résultat ni se poser la question de la véracité du propos ? La situation ne sera pas pour autant plus stable, puisque la filiation paternelle ainsi établie pourra toujours être contestée par le père putatif plusieurs années après la naissance de l’enfant.