L’histoire qui va suivre est surprenante à tous points, et montre qu’il ne faut pas se fier uniquement aux apparences. Elle remonte à environ un an, pendant que la Grèce était frappée de plein fouet par la crise. Les policiers effectuent alors une descente dans un campement de roms aux alentours d’Athènes, dans le cadre d’une enquête sur un narcotrafic. Prenant les forces de l’ordre pour des militants d’Aube Dorée (un parti extrémiste grec), les roms se cachent et fuient tant qu’ils peuvent. Cela n’empêche pas les policiers de découvrir pendant l’opération une jeune fillette blonde à la peau pâle. Voyant le contraste entre l’enfant et les autres roms, ainsi que les loques dont elle est vêtue, les policiers pensent d’emblée à un enlèvement. L’actualité de l’époque voulait d’ailleurs qu’une centaine d’enfants ait été adoptée illégalement pour des motifs plus que suspects.

C’est à partir de là que l’affaire prend de l’ampleur : la police grecque contacte Interpol, ce qui donne une résonance internationale à l’affaire. En amont, les agents pensent déjà à faire un test de paternité pour chercher les vrais parents de la fillette. Le couple chez qui on l’a retrouvé, les Salis, dit tantôt qu’elle leur a été confiée par un autre couple, tantôt qu’ils ont trouvée abandonnée la petite Maria, que l’on appelle désormais dans les médias « l’ange blond ». Les policiers refusent de croire à cette version, d’autant plus que le certificat de naissance fourni par les Salis est un faux (qu’ils admettent d’emblée sans le contester néanmoins). Le test de paternité qui sera effectué montrera d’ailleurs que les Salis ne sont bel et bien pas les parents biologiques de Maria, ce qui poussera les policiers à penser à un enlèvement ou une fraude.

Forts des résultats de ce test de paternité, les policiers se sont donné pour mission de retrouver les parents biologique de la petite fille. L’urgence était d’autant plus pressante que l’affaire avait pris une visibilité internationale. C’est après de multiples interrogatoires que la famille Salis finit par révéler que Maria leur a été donnée par un couple bulgare trop pauvre pour l’élever. L’enquête fait donc remonter les policiers jusqu’en Bulgarie dans un autre camp de roms. Là, ils y rencontrent Atanas et Sacha Roussev. Ces derniers sont bruns et plutôt mats de peau, mais leurs ascendants ont le même teint pâle, le cheveu blond et les yeux verts de la petite Maria. Un nouveau test de paternité est alors effectué, pour s’assurer qu’on est bien là en présence des parents biologiques de l’ange blond. Le test de paternité établit cette fois une corrélation positive entre les Roussev et Maria. Autre surprise, Atanas et Sacha Roussev confirment la version du couple Salis, à qui ils ont confiée la garde de l’ange blond. En conséquence, l’enfant n’est pas revenu en Grèce, mais a été placée dans une association d’aide à l’enfance en attendant de trouver une famille d’accueil. Les époux Roussev eux, sont poursuivis en Bulgarie pour abandon d’enfant.