Lors des enquêtes pénales, le test de paternité peut être utilisé de bien différentes manières. La finalité est toujours d’établir ou infirmer l’existence d’un lien entre un père présumé et un enfant ; cependant, cette utilisation se retrouve dans des affaires tellement diverses qu’il est intéressant d’en relever deux totalement différentes, mais utilisant pourtant le test de paternité pour être résolues :

  • Le « finger rape » : c’est en Malaisie qu’a eu lieu le procès de Bunya Jalong, un homme de 61 ans accusé de viol sur une mineure qu’il a fini par mettre enceinte à cause d’abus répétés. Au vu de la gravité de l’affaire, un test de paternité a été réalisé pour déterminer si l’enfant était effectivement le fruit de ces viols. Après que ce test de paternité ait montré des résultats positifs, il a semblé à tout le monde que l’affaire était jouée. C’était sans compter sur la défense très particulière établie par Bunya Jalong en coopération avec son avocat. L’accusé a alors expliqué qu’il n’avait pas violé la jeune fille, mais seulement maculé ses doigts de sa propre semence après s’être fait jouir. De là, il aurait introduit ses doigts en la jeune fille, ce qui l’aurait mise enceinte. Cette défense a semblé déplacée et irrecevable pour beaucoup de monde, et pourtant… l’homme a fini par être acquitté. En effet, le droit malaisien dit que le viol est constitué par la pénétration forcée d’un organe sexuel. Or, l’accusé a expliqué avoir introduit ses doigts. Le tribunal relève également que la partie civile (la victime) n’a pas apporté dans ses conclusions la preuve qu’il était impossible de tomber enceinte de cette manière. Très logiquement, cet acquittement a indigné un bon nombre d’associations humanitaires.
  • L’affaire Cottrez : c’est en 2015 que les assises du Nord ont dû juger Dominique Cottrez, une femme accusée d’avoir tué tour à tour dès leur naissance 8 de ses enfants. Personne n’a jamais réellement compris cet acte, jusqu’à ce que l’accusée invoque des relations incestueuses avec son père. L’hypothèse était alors que les enfants étaient issus de ces rapports, et qu’elle les aurait tués à cause de cela. Les tests de paternité menés sur les corps ont néanmoins montré qu’il n’en était rien. Les enfants retrouvés morts avaient tous pour géniteur le mari de Dominique Cottrez, et non le père de celle-ci. La seule bribe d’explication rationnelle a donc volé en éclats, et l’accusée a été forcée d’avouer qu’elle avait menti. Au terme d’un procès aussi éprouvant pour l’accusée que pour les juges, les avocats et le jury, la cour finira par condamner Dominique Cottrez à 9 ans de prison.