Depuis son décès en 1995, Juan Manuel Fangio n’avait plus fait parler de lui. Ce champion de Formule 1 a gagné 5 fois le titre de champion mondial, et a réalisé l’exploit d’atteindre la plus haute marche du podium sous 4 écuries différentes. C’est en 2015, soit 20 ans après la mort de celui qui a dominé le monde de la Formule 1 dans les années 1950, que l’on va entendre parler de lui à nouveau. Il n’est cette fois pas question de bolides, de courses ou de grand prix, mais d’une décision judiciaire prise par la justice argentine. Un tribunal a en effet ordonné l’exhumation du champion de sports mécaniques en vue de procéder à un test de paternité. Il sera donc effectué un prélèvement d’ADN sur le corps de Juan Manuel Fangio le 7 août prochain dans sa ville de Balcarse, à quelques centaines de kilomètres de Buenos Air. Ensuite, un test de paternité à proprement parler sera effectué, suite à la requête d’une personne devant la justice argentine.

Le demandeur ? Oscar Espinoza, un argentin de 70 ans qui avait déjà entamé des démarches en ce sens en 2008. C’est donc après 7 ans de procédure que le juge civil argentin a accepté d’accéder à cette requête. Pourtant, Oscar Espinoza avait déjà déclaré en 2000 être le fils de Juan Manuel Fangio lors d’un interview au périodique argentin Olé. L’intéressé explique qu’il est l’enfant d’Andrea Berruet, qui a été la concubine du champion de F1 pendant environ 20 ans, jusqu’à la séparation du couple en 1960. En conséquence, la conjoncture rend très probable l’idée que Juan Manuel Fangio ait pu être le géniteur d’Oscar Espinoza. Seul problème : Fangio n’a officiellement reconnu aucun enfant durant toute sa vie. Espinoza admet que cette vie dans l’ombre de son père présumé le laisse amer, et confiait déjà au journal Olé que le sujet était encore difficile à évoquer pour lui malgré les années.

Si le test de paternité était positif, Oscar Espinoza pourra prétendre porter le nom de celui qui est peut-être son père. Si au contraire le test de paternité était négatif, on serait en face d’une affaire Yves Montand à l’argentine. Pour rappel, le corps d’Yves Montand avait été exhumé en 2003 suite à une décision judiciaire visant à effectuer un test de paternité. Les résultats de ce test avaient montré que la demandeuse n’était biologiquement pas la fille d’Yves Montand, ce qui a donné un aspect encore plus dérangeant à cette exhumation. Plus polémique encore : le consentement au test de paternité avait été déduit par simple consultation des héritiers d’Yves Montand, et non pas via uen déclaration écrite et expresse comme cela peut se faire aujourd’hui.