Outre les simples considérations de nom, une action en recherche de filiation entraîne également des conséquences financières. Parfois, c’est même la motivation principale qui pousse certaines personnes à demander un test de paternité judiciaire. Ce peut être pour de pures motivations pécuniaires, ou alors pour de réels besoins quant à l’éducation de l’enfant. Quoiqu’il en soit, ces considérations ne sont pas à mettre de côté, car elles ont souvent une importance insoupçonnée jusqu’au moment où tombe la décision du juge. C’est aussi ce qui explique que certaines personnes tentent de faire reconnaître à des célébrités une paternité qui n’est pas forcément la leur. Ces tests de paternité font les choux gras de la presse people, tout en montrant les dérives d’un système pourtant prévu à l’origine pour l’intérêt supérieur de l’enfant.

De telles considérations sont entremêlées dans les affaires d’héritage. Classiquement, la succession d’un défunt est prévue dans son cercle familial. Si les premiers degrés de son arbre généalogique ne sont plus de ce monde, on remonte aux degrés supérieurs et ainsi de suite. Cette équation posait problème, dans la mesure où elle ne permettait pas à un enfant non reconnu par le défunt d’avoir accès aux mêmes droits qu’un enfant né « régulièrement ». Dans cette configuration, même un test de paternité favorable à un enfant né hors-mariage ne donnait pas à ce dernier les mêmes droits. C’est pourquoi la France a été condamnée par la Cour EDH dans un arrêt Mazurek du 1er février 2000 pour avoir discriminé deux frères au cours d’un héritage. À ce titre, l’ordonnance du 4 juillet 2005 supprime purement et simplement la différence entre les enfants légitimes et les enfants naturels. Autrement dit, tout enfant issu d’un même père aura les mêmes droits que les autres quant à la succession de ce père.

Cette nouvelle configuration a pu mener à des actions plus ou moins opportunes quant à des demandes de test de paternité judiciaire. Dans les années 1990, certains imputaient ainsi à Aurore Drossart une volonté pure et simple de s’enrichir par l’affaire Yves Montand. Il était alors argué qu’au delà de la simple reconnaissance de paternité, c’était aussi à l’héritage de la célébrité qu’un test de paternité positif ferait accéder la jeune Drossart. Nul ne le saura réellement, d’autant plus que le test de paternité ordonné par le juge s’avérera en fin de compte négatif. Le même type d’accusation a pu être porté quant aux demandes de test de paternité visant des membres de familles royales, comme Juan Carlos d’Espagne ou encore Albert II.