Dans un communiqué du 15 juillet 2014, le ministère de la santé marocain faisait part de ses inquiétudes quant au test de paternité commandé sur internet. Étaient pointées respectivement l’absence de garanties juridiques, la qualité scientifique moindre et la mise à mal de la vie privée des clients. Tentons donc de répondre respectivement sur ces trois points l’un après l’autre :

  • Test de paternité et garanties juridiques : le communiqué énonce avec raison qu’un test de paternité commandé sur internet ne peut être suivi d’aucun effet juridique. C’est chose normale, qui est par ailleurs tout à fait assumée par la majorité des vendeurs et laboratoires présents en ligne, dont nous. Un test de paternité que l’on commande sur internet ne vise non pas à servir de preuve devant un juge, mais à lever un doute. Une fois ce doute levé, il est certainement plus facile de réfléchir à l’opportunité d’une action en recherche de filiation, une demande de pension alimentaire, une contestation d’héritage…

  • Test de paternité et qualité scientifique : il est inexact de dire que la qualité d’un test de paternité commandé sur internet est mauvaise, puisque la myriade de laboratoires que l’on peut contacter est loin d’offrir une qualité de service égale. C’est d’ailleurs ce qui peut justifier des hausses de prix d’un prestataire à l’autre, puisque la qualité du test de paternité est par exemple fonction du nombre de marqueurs génétiques analysés. Ainsi, un laboratoire peu scrupuleux ou très axé « low cost » n’en analysera que très peu, alors que des offres proposant une fiabilité accrue pourront analyser jusqu’à deux fois plus de marqueurs que ne le fait un test de paternité légal. Encore une fois ici, tout est question de confiance et de qualité de l’interlocuteur, mais en aucun cas d’une médiocrité généralisée que l’on trouverait sur les vendeurs en ligne et pas sur les laboratoires agréés.

  • Test de paternité et vie privée : une dernière inquiétude du ministère de la santé marocain concerne le droit au respect de la vie privée, notamment en ce qui concerne le devenir des données personnelles des clients. Étant donné le caractère profondément intime de l’ADN, on comprend les risques que pourraient comporter la constitution privée et illégale d’un fichier contenant les noms, coordonnées et empreintes génétiques des clients. Ces modalités de conservation sont généralement développées dans les conditions générales de vente des sites contactés ; outre cela, ils sont soumis à la loi nationale de leur pays de résidence quant à la protection des données individuelles et du fichage des clients.

Il est prévu que le ministère de la santé contacte celui de la Justice, afin de trouver une solution législative permettant de mieux encadrer le test de paternité qu’il ne l’est actuellement.