On savait depuis quelques années que le géant de l’internet Google souhaitait se diversifier et étudier l’ADN humain. L’annonce n’a d’ailleurs pas manqué d’effrayer bon nombre de défenseurs de la vie privée comme de la bioéthique. Cette fois, c’est dans la recherche des causes de l’autisme que veut investir le gérant du plus gros moteur de recherche au monde. La nouvelle a été annoncée par Autism Speaks, qui est à l’heure actuelle la plus grosse association d’aide à la recherche contre l’autisme aux États-Unis. Le but ? Créer la plus grosse base de données ADN en la matière. Comment ? En mettant l’algorithme et les serveurs de Google au service de la recherche par le biais du programme AUT10K (Autism Speaks 10 000 Genomes).

Pourquoi 10 000 ? Car c’est le nombre d’individus sur lesquels le projet prévoit un test ADN, afin de collecter les résultats dans une base de données géante. Outre l’échelle impressionnante, c’est le stockage des données qui posait auparavant problème. Les informations complètes du génome d’un individu atteignent une centaine de Go. À titre de comparaison, un DVD double couche peut contenir jusqu’à 8,5 Go de données. Il faudrait donc 12 de ces DVD pour contenir les données relatives à l’ADN d’une seule personne. C’est pourquoi même les ordinateurs récents, avec 1 To d’espace disque, ne pouvaient contenir que 10 profils ADN au grand maximum.

Google a donc mis en place pour AUT10K un Cloud pouvant contenir une grande quantité de données, beaucoup plus grande que ce que peut supporter un ordinateur individuel. Les avantages sont de plusieurs ordres :

– En matière de stockage des données, le cloud est une solution qui permet de contenir les 10 000 profils dont le projet prévoit d’analyser l’ADN.

– En matière de partage, la solution en ligne qu’est le cloud permet un accès de partout pour tous les scientifiques participant au projet. La solution s’avère donc plus pratique qu’un simple stockage sur support physique.

– En matière de transmission des données, le temps de téléversement ou de téléchargement sera amplement amélioré. C’est une nécessité pour le partage de tels profils ADN, dont les 100Go prennent plusieurs heures à se charger sur un support classique.

L’équipe de chercheurs d’AUT10K est donc très optimiste quant aux suites de ce projet. Conscients que la science génétique actuelle est également freinée par les limites de stockage des supports de sauvegarde, ils voient cette opportunité comme l’occasion de faire un grand pas en avant dans la recherche contre les causes génétiques de l’autisme.