Pour ce qui est du test de paternité de curiosité, sa contestation nécessite autant de formalités que son utilisation, c’est à dire aucune. Autrement dit, il est tout à fait possible de ne pas prendre pour argent comptant les résultats d’un test de paternité commandé sur internet (d’autant plus si on n’y a pas participé), et ce sans aucune condition de fond ou de forme. Cette posture est d’ailleurs celle indiquée lorsque par exemple, un père présumé se fait présenter les résultats d’un test auquel il n’a pas pris part. Dans ce cas, le choix le plus judicieux est d’effectuer un nouveau test de paternité en vérifiant cette fois la fiabilité des échantillons envoyés. Ceci dit, il est également envisageable de ne pas jouer le jeu et de simplement ignorer les résultats de ce test de paternité. C’est tout à fait possible dans la mesure ou un tel test de paternité n’a aucune incidence juridique. Reste une exception notable à relever : le code pénal français punit en son article 226-27 la réalisation de tests ADN à partir d’empreintes génétiques obtenues sans le consentement de leur porteur. Cela inclut tout test de paternité, qui peut valoir 1 an de prison et 15 000€ d’amende à celui qui se passe du consentement des participants. Si un test ADN a été réalisé à l’insu d’une personne sur le territoire français, il est donc possible pour cette dernière de porter plainte, et même de se constituer partie civile si c’est nécessaire.

En ce qui concerne le test de paternité juridique, les enjeux sont différents. Dans la mesure où il est destiné à être suivi d’effets juridiques, les conditions d’autorisation et de contrôle des prélèvements y sont beaucoup plus drastiques que pour un test de paternité commandé sur internet. Typiquement, un juge civil va enjoindre un enfant et un père présumé à se présenter à un laboratoire agréé pour que leurs ADN soient prélevés. Une possibilité qui reste à la discrétion des participants est celle de refuser le prélèvement de leurs empreintes génétiques. Ce droit est défendu par différentes dispositions selon les pays. En Algérie, c’est la Constitution qui garantit l’inviolabilité du corps humain. En France, c’est l’article 16-11 qui dispose que le consentement des participants au test de paternité doit être explicite et préalable. Or, rien n’est censé venir forcer ce consentement, sous peine qu’il soit considéré comme vicié et donc rende le test de paternité nul. Attention toutefois à bien prendre la mesure d’un tel refus : il est loin de suffire à bloquer toute demande de filiation paternelle. Pour passer outre, le juge peut tirer des conséquences de ce refus si rien de plausible ne vient le justifier. La Cour Européenne des Droits de l’Homme vient de valider ce raisonnement dans une décision concernant Christian Canonne, un français qui se réclamait justement de ce droit.