On connaissait depuis longtemps le test de grossesse. Il faudra désormais compter avec le faux test de grossesse. Cela veut-il dire que l’on peut maintenant acheter des tests de grossesse qui ne fonctionnent pas ? Au contraire : ces faux d’apparence plus vraie que nature indiqueront systématiquement un résultat positif. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est en fait la concrétisation d’une pratique qui existait depuis déjà longtemps ; cette demande grandissante en faux tests devrait donc inciter les pères présumés à vérifier les résultats via un test de paternité en parallèle. Auparavant, il s’agissait principalement de femmes enceintes revendant des tests (forcément) positifs plus ou moins à la sauvette. D’autres allaient même jusqu’à fournir de l’urine afin que les acheteuses puissent simuler la réalisation à domicile d’un test positif. Outre son aspect retors, cette pratique nous en dit long sur l’évolution des mentalités quant à l’enfant.

On relève deux principaux cas où de telles pratiques sont utilisées : soit pour faire croire à un homme qu’il est père, soit pour voir sa réaction quant à une possible paternité. Dans le second cas, il s’agit simplement de curiosité, et la supercherie est le plus souvent révélées après coup. Dans le premier en revanche, la tromperie va plus loin puisqu’il s’agit de faire croire à un homme qu’il est père alors que ce n’est pas le cas. Certaines femmes n’hésitent pas à utiliser cet artifice pour garder auprès d’elles un homme frivole, ou alors lui faire prendre des responsabilités qu’il n’a normalement pas à assumer. Il est d’autant plus facile de tromper la vigilance de son conjoint par un faux test de grossesse qui contrairement au test de paternité, n’a pas de procédure civile spécifique pour que le juge l’ordonne. Raison de plus pour ne pas hésiter à vérifier les résultats d’un test de grossesse avec un test de paternité donc…

Le fait qu’il y ait une commercialisation de ce type de produit indique implicitement qu’il y a une demande suffisante. Sans réellement pouvoir déterminer la proportion de femmes prêtes à l’utiliser pour convaincre de celles qui sont justes curieuses des réactions de leur conjoint, la vente de ces faux tests de grossesse implique une vigilance accrue pour les hommes à qui on les destine. Encore une fois, c’est le test de paternité (prénatal ici, puisqu’on est dans le cas d’un test de grossesse) qui permettra de démêler le vrai du faux. S’il est correctement réalisé afin qu’aucune fraude ne s’y glisse, il permettra non seulement de rétablir la vérité mais aussi de décrédibiliser la partie adverse. Que penser en effet d’une mère qui tente de retenir un homme par un faux test de grossesse ? Appliqué à un conflit en justice, la perte de crédibilité sera très nette pour la personne usant de telles manœuvres. De plus, convaincre un père présumé de cette façon présente un grand risque si ce dernier demande la réalisation d’un test de paternité légal. Les résultats démontreront non seulement que le test de grossesse était au mieux erroné, au pire truqué, mais anéantira surtout les chances de voir cet homme participer à l’éducation d’un enfant qui n’est de toute manière pas le sien.