On l’a vu à plusieurs reprises sur ce site, le test de paternité n’est pas réservé qu’aux êtres humains. Cette technique a déjà été utilisée auparavant sur des pythons, des chiens, des tortues voire même des arbres. Tous ces organismes vivants contiennent une empreinte génétique dérivée de celle de leurs géniteurs, ce pourquoi on peut tracer leur lignée généalogique. Mais en dehors de l’aspect technique, il peut paraître saugrenu de faire passer un test de paternité à un animal : existe-t-il une procédure de recherche de filiation pour les chiens abandonnés ? Nul doute que non, ce qui n’empêche pas la technique du test de paternité de garder tout son intérêt, tant son utilité va au delà de la simple conclusion de filiation.

L’intérêt d’un tel test de paternité peut tout d’abord être scientifique. Ainsi dans l’exemple des pythons cités plus haut, il s’agissait de savoir si les œufs pondus par une femelle n’ayant pas eu de relations pendant 5 ans étaient issus d’une auto-fécondation ou alors d’une conservation de semence à très longue durée. Par ricochet, cette étude fait écho aux théories sur la parthénogenèse et aux multiples utilisations scientifiques qu’elle pourrait avoir. Une étude du même type a été faite sur des tortues, en proposant de pousser le raisonnement encore plus loin. Ici, on savait déjà que les tortues conservaient la semence mâle pour se féconder ultérieurement, suite à une adaptation relative à la rareté des partenaires. Il s’est alors agi de comprendre comment ces gamètes mâles étaient utilisées, dans quel ordre et jusqu’à quand. Ces considérations sur le test de paternité animal semblent éloignées, mais pourraient très bien renvoyer aux méandres de nos propres moyens de reproduction sexuée.

De manière plus prosaïque, il a aussi été prouvé que le test de paternité avait une utilité dans tout élevage animal basé sur la pureté de la lignée. Une récente étude a démontré que 20% des chiens avaient une « discordance de paternité » par rapport à celle indiquée sur leur livret. C’est un comble, lorsqu’on sait qu’un chien de compétition peut coûter facilement 10 000€ en fonction de ses prix, de son aspect, et justement de sa lignée paternelle. Le même problème se retrouve avec les chevaux, notamment lorsque l’on cherche ce que l’on qualifie de « pur sang ». Encore une fois, la fiabilité de la lignée paternelle y est d’importance capitale, au vu des sommes déboursées par les acheteurs ; et une nouvelle fois, le test de paternité est le moyen le plus sûr de fiabiliser cette filiation autrement que par une déclaration parfois malintentionnée.