La facilité d’utilisation et la souplesse du test de paternité en ligne peut être préjudiciable à certains. Si le malheur des uns fait le bonheur des autres, les prestataires de tests de paternité souhaitent avant tout renforcer leur image de crédibilité en proposant un service à la fois fiable et éthique. Reste que par principe, ce test est modifiable – de manière intentionnelle ou non – par l’acheteur, puisque le prélèvement se fait à domicile. C’est lors de cette phase que les risques sont les plus grands, puisque ni le laboratoire ni le service clients ne sont présents pour vérifier la bonne tenue des opérations afférentes au test de paternité. Le point critique survient lors du prélèvement des échantillons d’ADN : comment être certain que tout le processus se soit déroulé dans les règles de l’art ? Le problème ne se pose pas pour un test de paternité judiciaire, puisque l’identité des participants est contrôlée par l’organisme agréé par décret ministériel. En revanche, le passage par le domicile d’un ou des participants est propice à la triche, ce qui devrait d’autant plus alerter la vigilance.

En temps normal, les participants au test de paternité signent un document attestant de leur acceptation des conditions. Ainsi, on se rapproche au plus près du système judiciaire qui refuse que l’on passe un test de paternité à l’insu d’une personne. Toutefois, rien n’empêche quelqu’un de commander un test de paternité à son domicile, et d’y insérer les échantillons qu’il désire sans avertir l’autre personne. Plusieurs cas de figure sont alors possibles :

  • La mère a un doute sur la filiation de son enfant, mais le père refuse de se prêter au test. La mère va alors mettre l’ADN de son enfant dans une enveloppe, ainsi qu’une trace d’ADN obtenu discrètement à l’insu du père présumé. En France, cette pratique est interdite et peut déboucher sur une forte amende et une peine de prison, bien qu’elle puisse indiquer l’opportunité d’entamer ou non une action devant le juge civil.
  • La mère sait qu’un homme est/n’est pas le père de son enfant, mais désire faire pression sur cet homme en lui montrant les résultats d’un test de paternité faussé. Dans ce cas, il a déjà été vu l’ajout de poils animaux dans l’enveloppe destinée au père présumé, mais également d’ADN de membres de la famille (grand-père, oncle…). Dans le cas ou une femme voudrait obtenir un test de paternité négatif, il s’est même vu des exemples ou l’ADN du voisin était volontairement mis dans l’enveloppe à la place de celui du père présumé.

Comment lutter contre ces risques ? Très simplement en restant vigilant, et en ne prenant pas pour argent comptant les résultats d’un test de paternité auquel on a pas participé ou que l’on a pas accepté. Dans l’idéal, il faut donc que le père et la mère fassent leur prélèvement d’ADN en même temps, l’un devant l’autre, et sans manipulation douteuse des échantillons risquant de les contaminer. Dans le cas ou le père présumé refuse de se soumettre au test de paternité, il est toujours possible de déterminer le lien de filiation par rebond en comparant l’ADN de l’enfant, de la mère, et d’un membre masculin de la famille du père présumé.