Comment être sûr et certain de rater son test de paternité ?

 

Il ne sera pas ici question de la fraude au test de paternité, mais de tous les petits incidents qui peuvent mener ce test de paternité à l’échec (de manière involontaire donc). Évacuons donc d’emblée le cas de la fraude en rappelant d’abord qu’elle s’envisage généralement dans le test de paternité légal, lorsque l’on parle de l’aspect répressif et judiciaire. En France, une telle tentative est punie au maximum de 15000€ d’amende et 2 ans de prison. C’est cher payé pour une tentative de fraude qui n’a quasiment aucune chance de fonctionner…

Hors de ce cas, plusieurs erreurs peuvent empêcher le test de paternité, voire pire : indiquer le résultat contraire de ce qui est réellement :

– Faire un test de paternité par la couleur des yeux ou les groupes sanguins : cette méthode a très vite été abandonnée, car elle permettait surtout de déceler les cas d’exclusion (c’est à dire lorsqu’un enfant ne pouvait pas être issu du père qu’on lui connaissait). Constater une adéquation entre les groupes sanguins de l’enfant et des parents ne permet pas de dire si ces derniers ont un lien de parenté génétique. Sachant que n’importe qui peut avoir un groupe sanguin de type A, B ou AB, avoir le même groupe sanguin que son enfant ne garantit rien en ce domaine, mais efface seulement quelques doutes. Et encore, on a même constaté que certains cas d’exclusion étaient en fait de faux-négatifs ! Des exceptions telles que le phénotype de Bombay ou les chimères (génétiques) peuvent en effet donner lieu à des résultats discordants, alors que l’on est bien en présence d’un père et de son enfant biologique.

– Ne pas faire attention à la qualité des échantillons : c’est le point crucial, car c’est à la phase de prélèvement que le participant donne la matière première sur laquelle le laboratoire pourra travailler. Si la procédure standard est très simple à suivre, les échantillons non-standards donnent plus de fil à retordre pour le test de paternité. On pense par exemple à des cheveux récupérés dans un lavabo : au-delà de leur qualité de conservation même (car restés dans l’eau stagnante, les produits ménagers, les produits d’hygiène…), comment être sûr que ces cheveux sont bien ceux du père présumé ? De même pour tout échantillon trouvé dans une poubelle par exemple, qui outre la médiocrité de la conservation, peut tout simplement ne pas s’avérer appartenir à la bonne personne (celle dont l’ADN est à analyser donc).