L’actualité récente nous a montré un nouvel exemple des extrêmes que peut atteindre la fraude au test de paternité. C’est en arrêtant trois suspects suite à une course-poursuite que la police serbe s’en est rendue compte. Tout a commencé à Belgrade, en pleine journée. Au vu et au su de tous, trois individus ont arraché une fillette des bras de sa mère pour l’emmener de force dans leur voiture. La scène ayant attiré l’attention de plusieurs personnes, les policiers serbes ne tardent pas à être prévenus. Ils se mettent alors sur les traces de la voiture, qu’ils finissent par arrêter peu avant qu’elle ne passe la frontière du pays. Il aura fallu plusieurs patrouilles et un hélicoptère pour maîtriser le véhicule, qui contenait trois personnes à son bord en plus de l’enfant. Emmenés aux locaux des forces de l’ordre pour être interrogés, les trois kidnappeurs révéleront aux enquêteurs une histoire et des motivations jusque là insoupçonnées.

Lorsqu’ils ont été interrogés sur l’affaire, certains officiels serbes ont évoqué la thèse du réseau criminel organisé. Ce n’est pourtant pas ce que laissent entendre les premiers aveux, qui ont laissé deviner que le trio était composé d’une jeune fille, de sa mère et de son beau-père. Tous trois sont originaires de la France, et sont venus en Serbie dans un but commun. La jeune fille avait des rapports difficiles avec le père de sa fille, ce qui a d’ailleurs poussé la justice française à la condamner pour non présentation d’enfant. Les droits du jeune père sur l’enfant étant contestés par la jeune fille, une action judiciaire était en cours pour établir la vérité. Dans ce but, il avait été ordonné un test de paternité par le juge civil. C’est là que le plan des trois protagonistes de cette affaire s’est mis en place.

Ils avaient dans l’idée d’aller très loin pour kidnapper une enfant ressemblant trait pour trait à celle qui devait passer le test de paternité. Leur choix s’est arrêté sur la Serbie, comme on le sait maintenant. La jeune fille incriminée jure qu’elle comptait ramener l’enfant une fois le test de paternité réalisé en France. Toujours est-il que pénalement, le crime d’enlèvement semble tout à fait constitué, indépendamment de l’intention de rendre l’enfant ou non par la suite. De fait, la mère et le beau-père sont également inquiétés au titre de leur complicité à l’acte, et risquent donc les mêmes peines que l’auteur principal. Il va sans dire que concernant le test de paternité qui devait avoir lieu en France, il sera beaucoup plus compliqué d’y procéder. Outre cela, la crédibilité de la jeune femme est très clairement entamée à la lumière de ces événements : non seulement elle est inculpée d’enlèvement, mais elle prouve aussi indirectement la paternité très probable du jeune homme puisqu’elle a souhaité fausser le test de paternité. Pour le moment, la police serbe a prévenu son homologue français mais se réserve le droit de d’extrader ou non les trois ressortissants français incriminés.