Les échantillons non-standards valent-ils tous la même chose face au test de paternité ?

 

Un échantillon standard est issu d’une procédure de prélèvement formalisée sur une méthode précise d’obtention des empreintes génétiques. Concrètement, elle se traduit par un frottis buccal afin de réaliser un test de paternité (et non pas un simple prélèvement salivaire, qui peut convenir mais s’avère moins pratique que le frottis buccal). À côté de cette méthode, il existe également une procédure pour faire un test de paternité à partir d’échantillons non-standards. Cette catégorie recouvre en fait tout ce qui ne relève pas du prélèvement standard, c’est à dire à peu près tout ce qui n’est pas un frottis buccal et peut contenir de l’ADN.

C’est cette diversité des échantillons qui rend les chances de succès de l’extraction d’ADN inégales, malgré une acception similaire d’ « échantillon non-standard » pour deux échantillons donnés. Il sera par exemple beaucoup plus facile d’extraire de l’ADN à partir d’une tâche de sang que de le prélever sur une molaire. C’est pourquoi les laboratoires mettent à disposition des clients des tableaux récapitulatifs des chances d’extraction de l’ADN par type d’échantillon non-standard. Bien que ne visant pas à l’exhaustivité, ils contiennent l’essentiel des échantillons que l’on peut généralement trouver dans ce cadre : cheveux, poils, fluides corporels, prélèvements médicaux antérieurs, morceaux d’os, dents, objets du quotidien tels que des brosses à dents, peignes, cure-dents…

Outre cette différence de nature, les conditions de conservation vont elles aussi jouer un rôle très important dans les chances de réussite du test de paternité. Prenons l’exemple du cheveu, envisagé dans plusieurs états :

– Des cheveux fraîchement trouvés sur un peigne, avec le bulbe encore présent à la racine, auront toutes les chances de permettre au laboratoire de faire le test de paternité.

– Imaginons maintenant des cheveux trouvés dans un lavabo, même avec leur bulbe, qui sont restés dans le conduit pendant une durée indéterminée. Ils auront alors subi divers rinçage avec des produits connus pour gêner l’extraction d’ADN (dentifrice, bain de bouche, produits cosmétiques et d’hygiène divers…), sans compter le risque de contamination par l’ADN d’autres usagers du logement, mais aussi le risque de mélange avec les cheveux d’autres personnes.

C’est justement pour ces raisons que l’échantillon standard demande une procédure de prélèvement bien précise, avec des conditions de conservation bien indiquées dans la notice. De fait, les échantillons non-standards ne sont donc malheureusement pas égaux entre eux.