Dans la mesure où le test de paternité n’est pas un acte médical, il n’est pas nécessaire de consulter son médecin avant d’en commander un. C’est aussi la raison pour laquelle on ne trouve pas nécessairement de test de paternité en pharmacie (et même assez rarement en pratique). La procédure standard de prélèvement de l’ADN a justement été prévue pour ne pas requérir la présence d’un praticien de la médecine. On la considère à ce titre « non invasive » puisqu’elle ne requiert pas de franchissement des barrières corporelles. Pour la version standard, le frottis buccal peut être effectué par n’importe qui sur n’importe qui d’autre (une mère sur son nourrisson, un père sur son enfant…). De manière exceptionnelle, il se peut que ce ne soit pas possible. C’est notamment le cas du test de paternité prénatal, qui nécessite une prise de sang sur la mère afin d’en extraire l’ADN fœtal qui y circule. Même dans ce cas particulier, le test de paternité reste considéré comme non invasif ; il n’y a donc pas besoin de consulter un docteur pour y procéder. L’hypothèse de certains échantillons non-standards demandant un acte médical est à exclure, puisqu’elle envisage des cas indépendants de la volonté du laboratoire. Il est par exemple possible de réaliser un test de paternité à partir d’un tissu obtenu par biopsie. L’acte médical en lui-même n’est d’abord pas imposé par le laboratoire ; ensuite, la pratique montre que les cas de tests de paternité à partir de ce genre d’échantillons se font lorsqu’il n’est pas possible de faire autrement. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir recours à un médecin pour faire un test de paternité, mais certains échantillons utilisables pour faire un test de paternité peuvent demander l’intervention de personnel médical qualifié.

L’éventuelle nécessité d’un médecin peut en revanche se trouver dans le suivi psychologique des participants. La plupart des législations, y compris les plus libérales quant au test de paternité, suggèrent souvent d’avoir recours à un conseil adapté. On peut même voir le Maury show et celui du Dr Phil proposer un psychologue afin de gérer l’annonce des résultats aux participants. En France, la lettre de l’article 111-6 du CESEDA s’inscrit dans la même logique. En complément du test ADN, il y est prescrit « une information appropriée quant à la portée et aux conséquences d’une telle mesure ». Quelles sont exactement ces conséquences ? Au-delà des considérations administratives (possible refus de la demande d’asile), c’est à l’anticipation des conséquences qu’il convient de se préparer. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les débats en France sur cette loi ont mené à l’abandon du test de paternité, mais à la conservation du test de maternité. Il était alors argumenté que le risque était trop grand pour les demandeurs de découvrir une discordance de paternité lors de leur demande d’asile, ce en quoi l’OFPRA n’est normalement pas concerné.