C’est la solution que choisissent une partie des français pour passer leur test de paternité. En effet, l’article 16-11 du Code civil limite le recours au test de paternité aux affaires judiciaires, à la recherche scientifique ou à l’identification des personnes décédées. En dehors de ces cas, il est théoriquement interdit pour un citoyen français de s’acheter son propre test de paternité en le commandant sur internet. L’article 226-27 du Code pénal vient consolider ces dispositions, en prévoyant 1 an d’emprisonnement et 15 000€ d’amende pour toute personne tentant d’aller à l’encontre de ces mesures. Toutefois, ces dispositions valent pour le territoire français, ce qui a donné des idées à certains.

De même qu’on ne peut faire de GPA sur le sol français mais qu’il est tout à fait possible de recourir à une mère porteuse sur le sol étrangers, des français ont songé à faire de même pour le test de paternité. En effet, rien n’interdit en Angleterre, en Espagne, en Suisse ou en Allemagne, de commander et réaliser un test de paternité de manière privée et hors de toute procédure judiciaire. En soi, le raisonnement est absolument valide. Il est donc tout à fait légal de profiter d’un voyage à l’étranger, ou d’y aller exprès, afin de faire un test de paternité. Toutefois, l’intérêt semble assez limité, ne serait-ce qu’en raison des 150€ du test de paternité qui seront probablement en dessous du coût du voyage pour l’obtenir.

Outre l’aspect technique, la question de l’utilisation de ces tests de paternité se pose. S’ils sont autorisés, ils n’en restent pas moins des tests de paternité de curiosité. Cela veut donc dire qu’un test de paternité réalisé à l’étranger ne pourra pas servir de fondement à une action en justice. Au même titre qu’un kit reçu en France, il n’aura qu’une valeur privée et informative pour les participants, ou tout du moins celui qui le paye. Pour qu’un test de paternité ait des répercussions juridiques, il doit toujours être ordonné par un juge, et ce même dans la plupart des pays ou l’achat par les particuliers est libre.

C’est pourquoi la plupart des acheteurs ne prend même plus la peine de s’encombrer de précautions, et commande directement son test de paternité à partir d’internet pour le recevoir en France. Les saisies sont rares, les sanctions encore plus, au point que la demande est toujours grandissante. C’est ce qui a poussé le député Joël Guerriau a demander au Sénat si cette interdiction en France avait encore un sens. Une réponse confirmant et argumentant la législation actuelle lui a été faite ici.