Ces deux expressions coexistent, mais ne sont pourtant pas équivalentes. Très souvent même, elles sont utilisée à titre équivalent par les journaux qui les utilisent. Pourtant, la différence est très sensible lorsqu’on étudie plus attentivement ce qu’est un test ADN, et ce qu’est un test de paternité. Le test ADN est une appellation générique qui englobe la plupart des analyses en laboratoire basées sur la génétique. Un test ADN peut donc être l’identification d’un corps par la comparaison avec l’ADN d’une personne connue, mais aussi l’étude génétiques des liens de filiation entre plusieurs participants. C’est sur ce dernier point que se rejoignent test ADN et test de paternité, puisque le test de paternité se cantonne à l’étude des liens de filiation génétique entre un père présumé et un enfant. Pour résumer, un test de paternité est un test ADN, mais un test ADN n’est pas forcément un test de paternité.

Notons que cette distinction se décline sous plusieurs formes. La différence ne se fait pas uniquement entre le test de paternité et le test ADN : on trouve aussi des tests d’infidélité, des tests de maternité, des tests de gémellité… dans ce qui est aujourd’hui devenu une offre pléthorique pour répondre à quasiment tous les cas de figures rencontrés dans la pratique. Les évolutions techniques actuelles permettent même de proposer des tests génétiques de dépistage de la trisomie, d’adapter ses soins cosmétiques à son ADN ou encore de réaliser un bilan complet et prédictif des maladies dont on risque de souffrir en fonction du profil génétique. En fait, le test de paternité n’est qu’une de ces variantes, puisqu’il est un test ADN parmi les autres. Pourquoi alors se concentrer sur le test de paternité en particulier, quand on pourrait faire de même sur le test de maternité par exemple ?

La réponse se trouve dans la demande toujours croissante de ce produit. La réalité des prétoires et les chiffres des laboratoires nous montrent qu’une grande partie des tests ADN visent à établir un lien entre un enfant et un père présumé. Sans nier la masse également constituée par l’identification des personnes, les conditions de la mise au monde font qu’il est beaucoup plus facile d’avoir des doutes sur le père que sur la mère. À cela, les laboratoires répondent en mettant en avant le test de paternité, qui est aujourd’hui utilisé comme preuve majeure par les particuliers comme par les juges. Cette demande ne semble d’ailleurs pas prête de s’éteindre, dans une France où les divorces sont en augmentation et la justice noyée par la masse contentieuse. Il en résulte une multiplication des désaccords, auxquels le test de paternité est bien souvent le meilleur moyen d’y mettre un terme.