Les deux pères présumés ont un lien de parenté, cela gêne-t-il pour le test de paternité ?

Lorsque les pères présumés ont un lien de parenté entre eux, la question peut légitiment se poser : la proximité génétique qui existe entre les deux peut-elle fausser les résultats du test de paternité ? Il faut tout d’abord savoir jusqu’à quel point cette proximité génétique se fait, et donc le lien qui unit les pères présumés (de même dans le cas des enfants). Lorsque deux pères présumés sont frères, cousins – même très éloignés – le test de paternité ne subira aucune marge d’erreur supplémentaire. Les individus ont alors un ADN propre, qui permet de les distinguer sans procédure particulière au niveau du laboratoire.

En revanche si les pères présumés sont également jumeaux, la chose se complique un peu. Il faut tout d’abord déterminer s’il s’agit de jumeaux dizygotes ou monozygotes ; dans le premier cas, aucun problème particulier n’est posé, l’ADN des deux personnes est comparable à celui de deux frères non-jumeaux. En revanche, les jumeaux monozygotes ou « vrais jumeaux » partagent le même matériel génétique l’un et l’autre. Les techniques actuelles permettent de les différencier, mais au prix d’un surcoût ainsi que de nombreuses manipulations supplémentaires. Jusqu’à encore très récemment, il n’était pas possible de faire la distinction entre deux jumeaux. La chose est désormais à la portée des laboratoires, mais au prix d’une analyse complète de l’ADN des participants. Cela prend donc beaucoup plus de temps qu’une simple étude de marqueurs génétique prédéfinis. L’idée est de se concentrer sur les très petites mutations génétiques intervenant sur chacun des jumeaux au cours de leur existence, ce qui rend leur ADN différent en certains points quand on l’explore en profondeur.

La question se pose également pour les enfants. Encore une fois s’ils sont simplement frères ou sœurs, leur ADN sera différenciable au même titre que pour n’importe qui d’autre. En revanche s’ils sont jumeaux monozygotes, il sera beaucoup moins pressant de les différencier par leur ADN. Si la question se pose lorsque les pères présumés sont frères jumeaux, elle laisse beaucoup moins planer le doute si les enfants participants sont de vrais jumeaux. Si le test de paternité montre que le père présumé est le géniteur de l’un, il sera forcément le géniteur de l’autre. Attention toutefois, cela vaut si les enfants sont jumeaux monozygotes. L’actualité récente a montré aux États-Unis qu’il était tout à fait possible pour une mère d’accoucher de jumelles… issues de deux pères différents !