Parmi les scandales qui ont mené à son abdication, on reprochait à l’ex-roi d’Espagne la multiplication des aventures extra-conjugales. Les affaires auraient pu se tasser si des voix ne s’étaient pas élever pour faire une demande inattendue au monarque : un test de paternité. C’est d’abord un certain Alberto Sola Jimenez qui a fait cette requête auprès de la justice espagnole. Elle lui a alors été refusé, car Juan Carlos était encore roi du pays à cette époque. On pensait que l’affaire en finirait là, mais il n’en a rien été ! Une deuxième personne s’est déclarée être une enfant illégitime du roi d’Espagne. Ingrid Sartiau, résidente belge, a emboîté le pas à Alberto Sola Jimenez. Elle a également demandé à ce que Juan Carlos subisse un test de paternité, alléguant que sa mère et le roi auraient eu une relation pouvant être à l’origine de sa naissance. Cette nouvelle demande n’a également pas pu aboutir, puisque le roi encore en place bénéficiait de l’immunité judiciaire y compris pour les actions en recherche de filiation. De plus, un test de paternité positif aurait été plus que compromettant pour Juan Carlos, puisqu’il aurait fait d’Alberto Sola Jimenez le fils le plus âgé reconnu au monarque. Cette situation aurait indubitablement suscité de nombreuses questions quant à la succession de la couronne d’Espagne. Fort heureusement pour la famille royale, l’immunité du roi le préservait du risque d’un tel test de paternité.

En 2014, la situation s’est toutefois complètement retournée lorsque le roi Juan Carlos a abdiqué pour laisser le trône d’Espagne à son fils aîné, devenu pour l’occasion Felipe VI. En perdant la couronne royale, Juan Carlos a également perdu son immunité judiciaire. La nouvelle n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, puisque Ingrid Sartiau a immédiatement réagi en demandant un test de paternité judiciaire visant explicitement Juan Carlos. À l’appui de sa demande, elle amenait notamment le témoignage de sa mère qui affirmait avoir eu une liaison avec le roi. Plus troublant encore, une parade a été trouvée durant la période pendant laquelle le test de paternité sur le roi n’était pas requérable. Alberto Sola Jimenez et Ingrid Sartiau ont pris connaissance l’un de l’autre par média interposé, puis sont convenus d’une rencontre. En lieu et place du test de paternité initialement voulu, ces deux parfaits inconnus ont fait un test ADN pour vérifier leurs liens de parenté. L’opération s’est avérée payante puisque Ingrid Sartiau et Alberto Sola Jimenez ont découvert qu’ils étaient frère et sœur, alors qu’ils ne se connaissaient absolument pas auparavant. Le dénominateur commun le plus probable était une paternité commune venant de Juan Carlos, une juridiction de première instance a donc accepté la demande d’Ingrid Sartiau visant à soumettre l’ex-roi à un test de paternité. Par un jeu de procédure judiciaire, l’affaire a fini par remonter jusqu’à la Cour constitutionnelle espagnole, qui a également dû se prononcer sur le bien fondé de l’affaire. À la surprise de beaucoup, elle a rejeté la demande d’Ingrid Sartiau, considérant que l’action était infondée. Sachant que cette juridiction est la plus haute d’Espagne en la matière, il n’y a plus aucun autre recours possible cette décision. L’avenir nous dira toutefois si cela signifie le classement définitif de cette affaire qui aura malgré tout terni encore plus la réputation de Juan Carlos.