La technique utilisée pour le test de paternité commercial est fondamentalement la même que celle utilisé par les laboratoires agréés dans le cadre d’une procédure judiciaire. Selon les options commandées sur le site marchand, il se peut même que le test de paternité de curiosité (commercial) surpasse le test de paternité légal : nombre de marqueurs, suivi post-résultats, présence d’un service clients… au point que certains se demandent pourquoi il est encore nécessaire de passer par un juge pour obtenir un test de paternité valide devant un tribunal. La question est pourtant fondamentale, et ne tient pas qu’à de simples considérations corporatistes.

Dans le cadre d’une action en recherche de filiation, le test de paternité sera susceptible de produire des effets de droit. Il paraît donc tout à fait légitime qu’il soit demandé aux participants de confirmer leur identité juste avant le prélèvement d’ADN, puisque c’est d’eux qu’il s’agit ! On comprend donc assez bien qu’une décision de justice qui vise des personnes contrôle auparavant leur identité pour s’assurer qu’il s’agisse bien d’eux.

Au vu des intérêts en jeu parfois colossaux (les pensions alimentaires pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de dollars par mois, les prestations compensatoires en cas de divorce pour faute jusqu’à plusieurs millions), il peut être très tentant pour certains de tenter de frauder pour ne pas assumer leurs responsabilités. Or, la chose est beaucoup plus simple pour un test de paternité commercial, puisque le système d’identification des participants repose sur la confiance et reste donc purement déclaratif. C’est ce qui permet à un père ou une mère de très aisément faire un test de paternité à l’insu de l’autre pour savoir si les parents connus de l’enfant sont bien ses parents biologiques ;

Les tentatives ont été nombreuses, et celles réussies ne peuvent pas être réellement chiffrées : par définition, elles sont passées à travers les mailles du filet. Les tentatives échouées en revanche, font le bonheur des amateurs de faits divers cocasses et retors. On songe notamment à celle de Thomas Kenny, cet anglais qui a envoyé un ami se faire prélever à sa place lors du test de paternité légal. Ayant été découvert, il a dû non seulement payer la pension alimentaire qu’il voulait éviter, reconnaître les enfants qu’il voulait ignorer, mais aussi assumer sa fraude au test de paternité devant le tribunal pénal.