Le test de paternité est connu pour sa force probante accrue par rapport aux autres éléments qui peuvent soutenir un dossier (actes administratifs, témoignages, ressemblance physique…). C’est justement ce qui l’a propulsé au rang de preuve reine dans les tribunaux civils, puisqu’il souffre difficilement la contestation : avec son taux de fiabilité à 99,9999%, son protocole très rigoureux et sa lisibilité parfaite, le test de paternité prête peu facilement le flanc à la contestation directe. Pourtant, certains n’ont pas manqué d’aller à l’encontre de ces résultats pourtant annoncés comme vérité scientifique. Ce fut par exemple le cas d’Aurore Drossart, après que la justice ait déclaré qu’elle n’était pas la fille d’Yves Montand. Ce fut aussi le cas de Mariah Yeater, suite aux résultats d’un test de paternité judiciaire déchargeant complètement Justin Bieber de toute responsabilité face à l’enfant nouvellement né. Ce fut encore le cas de Michael Girgenti, qui contestait la fiabilité du test de paternité que Khourtney Kardashian avait effectué sur son fils Mason.

Comment de telles oppositions au test de paternité peuvent survenir, alors que c’est justement pour son infaillibilité qu’il a été mis en avant ? C’est très rarement que les parties qui s’y opposent viennent attaquer le test de paternité en tant que méthode même. Il arrive que certains invoquent l’erreur statistique, en raison du fameux 99,9999% qui n’est pas un 100%. L’argument n’a encore jamais été retenu, car n’ayant pu être prouvé avec certitude. En revanche, si la phase en laboratoire s’avère inattaquable, l’étape du prélèvement est elle plus sujette à caution. En effet, c’est lors de la récupération des échantillons d’ADN sur les participants que le risque est le plus présent. On pense d’emblée à de possibles contaminations des échantillons, à des erreurs de manipulation, voire même à une substitution frauduleuse. La pratique nous montre pourtant que ces cas sont extrêmement rares, et que ce sont surtout les tentatives échouées qui sont l’objet de ce que l’on connaît du sujet. Ainsi en 2015, une jeune mère et ses parents se sont fait arrêter pour avoir voulu enlever une petite fille en Serbie dans le but de fausser un test de paternité en France. De même, un homme belge a été condamné par le tribunal pénal pour avoir demandé à un ami de passer un test de paternité judiciaire à sa place.

Si malgré le peu de chances qu’un test de paternité judiciaire « se trompe », vous souhaitiez toujours vous y opposer, il faut alors procéder comme pour n’importe quelle autre preuve. C’est à dire que pour toute réfutation des résultats, il faut apporter la preuve contraire qu’une erreur s’est glissée au cours du processus de prélèvement ou d’analyse ADN. Si cette preuve semble compliquée à apporter pour ce qui est du traitement en laboratoire, elle peut éventuellement se faire en cas de fraude ou de substitution de personnes. Dans ce cas, il est possible que le requérant doive former une action incidente en aval de l’action civile principale pour dénoncer la supercherie.