La méthode standard du test de paternité requiert implicitement que les participants soient en vie. C’est un point crucial, puisqu’elle consiste en un frottis buccal. C’est aussi la raison pour laquelle le test de paternité standard ne peut être réalisé sur des enfants qui ne sont pas encore nés, des personnes décédées ou absentes. Pour répondre à toutes ces hypothèses, les laboratoires proposent également des tests de paternité non-standards. Ils consistent en l’utilisation d’échantillons autres que ceux habituellement prélevés par le biais de l’écouvillon prévu dans le kit. En ce qui concerne les personnes décédées, les conditions de réalisation sont bien précises. Le Code civil français prévoit ainsi en son article 16-11 deux critères principaux quant au consentement des participants, qui sont respectivement :

  • Le recueil du consentement préalablement au test de paternité
  • Le recueil du consentement de manière expresse

Appliqués au test de paternité post-mortem, ces impératifs prennent une portée toute particulière. Précisons tout d’abord qu’un tel test de paternité nécessitant une exhumation doit obligatoirement passer par une action en justice, et donc l’autorisation d’un juge. Ensuite, la notion de consentement s’est largement développée au fur et à mesure de la pratique judiciaire. L’antériorité du consentement au test de paternité semble jusque là tout à fait logique (il le serait moins de faire signer une autorisation a posteriori). En revanche, la notion de consentement expresse en matière de test de paternité post mortem a vu quelques changements au fil du temps. Ce consentement a d’abord pu être déduit de l’accord des proches du défunt, comme ce fut le cas dans l’affaire Yves Montand. C’est suite à cela que les conditions se sont durcies. Pour pratiquer un test de paternité sur une personne décédée, il faut désormais que cette dernière y ait consenti de manière claire et pendant son vivant.

À cet effet, des compagnies d’assurance prévoient d’offrir un service de prélèvement en vue de contestations après la mort de l’assuré. De telles polices recouvrent par exemple les litiges quant à l’héritage en cas d’enfants non reconnus du vivant de la personne. Dans un souci de pragmatisme, on garde alors une trace de l’empreinte génétique afin d’éviter l’exhumation en cas de doute sur la paternité. On y ajoute alors une attestation de consentement rédigée de manière à être claire et expresse.

Une autre solution peut exister, mais sans effet juridique particulier, à simple titre informatif. Certains laboratoires proposent des tests de paternité post-mortem à des prix défiant toute concurrence. Bien évidemment, il n’est ici pas question d’exhumation car cet acte est prohibé hors des cas exceptionnels tels que des décisions de justice à cet effet. Le test de paternité se basera alors sur un objet portant l’échantillon de la personne défunte, autrement qualifié d’ « échantillon non-standard ».