Si la partie visible de l’iceberg est constituée par les affaires de recherche de filiation, le test de paternité n’en est pas moins utilisé pour de nombreuses autres affaires judiciaires. Voici quelques exemples de ces différents usages, afin de se rendre compte de la variété d’emplois que les juges ont pu trouver à cette méthode :

  • L’action en recherche de filiation : elle est la plus célèbres, et le test de paternité finit presque systématiquement par y être demandé. C’est dans ce cadre qu’est effectué le test de paternité dit « légal », c’est à dire ordonné par un juge dans le but de mieux comprendre une affaire en cours. Si les résultats du test de paternité sont positifs, la recherche de filiation permet de déclarer judiciairement la paternité d’un enfant. Par le biais des actions incidentes, c’est ce qui permet de contester une pension alimentaire, réclamer un héritage, demander une contribution à l’éducation ou même encore demander à porter le nom d’un père qui n’a pas reconnu l’enfant à la naissance.
  • L’action aux fins de subsides : cette procédure est prévue en cas d’extinction des voies de recours pour la reconnaissance légale de paternité. En effet, elle prévoit que la personne étant le plus probablement le père d’un enfant peut être sollicitée afin de participer à son éducation. La différence avec l’action en recherche de filiation est que cette démarche n’entraîne aucune conséquence sur l’état civil de l’enfant, les seules conséquences étant financières. Le test de paternité entre en jeu lorsque la loi prévoit que la personne visée par cette action aux fins de subsides pourra prouver « par tous moyens » qu’il n’est pas le père de l’enfant. Cette option inclut le test de paternité, qui est bien souvent la meilleure preuve pour une personne n’étant réellement pas impliquée dans la conception d’un enfant.
  • L’enquête pénale : le test de paternité est aussi utilisé dans de nombreuses affaires où il est nécessaire d’établir le lien qui existe entre un enfant et un père présumé. Récemment, c’est l’affaire Cottrez qui en a nécessité plusieurs. En l’espèce, une femme était accusée de l’infanticide de plusieurs nouveaux-nés lorsqu’ils sont venus au monde. La défense de l’accusée a été d’expliquer vouloir cacher ses naissances car elles étaient issues d’unions incestueuses avec son père. Les tests de paternité ont fini par prouver qu’il n’en était rien, et qu’aucun des enfants assassinés dont on a retrouvé les corps n’était issu de cette prétendue union incestueuse.
  • L’immigration : plusieurs pays ont mis en place un système de vérification génétique pour les demandes de regroupement familial. En effet, il est plus facile de demander à visiter ou habiter un pays étranger lorsqu’on y a un parent proche tel qu’un frère, un oncle ou un parent. Or, des tentatives de fraude ont été constatées à cet égard. C’est pourquoi les autorités nationales de plusieurs pays ont mis en place une possibilité de passer un test de paternité pour prouver les liens de parenté qui existent. En France, cette méthode a été limitée au test de maternité en raison des trop grands risques statistiques de découvrir une discordance de paternité pendant une demande de regroupement familial.