La Cour d’assises du Nord traite actuellement d’un cas très particulier : celui de Dominique Cottrez. Cette mère de famille est accusé de 8 meurtres, plus exactement des néo-infanticides. Les faits auraient eu lieu pendant plusieurs années jusqu’en 2000, selon les estimations qu’ont pu en faire les enquêteurs. C’est en 2010 que les faits seront découverts, ce qui mènera Dominique Cottrez à une arrestation directe ainsi qu’une mise en détention préventive en attente du procès. Actuellement, son cas est jugé par la Cour d’assises du Nord, à Douai. L’affaire est d’autant plus tragique qu’elle concernerait 8 enfants, tous tués par Dominique Cottrez dès leur naissance. Lors de ce procès, c’est donc une explication que l’on attend pour cet acte que tout le monde déplore mais personne ne comprend.

À la surprise de tous, l’accusée expliquera d’abord avoir tué ces enfants car ils étaient issus d’incestes. Dominique Cottrez expliquera en effet avoir eu des rapports réguliers avec son père, qui ont donné lieu à des grossesses multiples. On ne saura jamais très bien s’ils étaient consentis ou forcés, sa version étant souvent fluctuante. Sa famille elle, prétendra qu’elle aurait très facilement pu inventer de pareilles histoires. Jusqu’au test de paternité, la justice n’avait que ces déclarations et éléments contradictoires pour accréditer la thèse de rapports incestueux avec un père maintenant décédé. Mais quand les tests de paternité en question auront lieu sur les corps d’enfants retrouvés, la nouvelle tombera comme un couperet pour la défense : aucun des enfants n’a pour géniteur le père de Dominique Cottrez. Cette nouvelle met bien à mal l’argumentation de l’accusée, que les juges et le jury trouvaient déjà bien peu stable.

Forte des résultats du test de paternité, la juge commencera à poser des questions visant à clarifier la version de Dominique Cottrez. En lui demandant où cela s’était passé, de quelle manière, à quelle fréquence, quand… elle compte voir si l’intéressée maintient sa version des faits. Cela fonctionnera, puisque l’accusée finira par admettre qu’elle n’a jamais eu de rapports incestueux avec son père. La seule once d’hypothèse logique dans toute cette affaire vole donc en éclats par cette révélation. Il va sans dire que ce retournement met à mal la défense préparée par l’avocat de Dominique Cottrez, mais il remet également en question les expertises psychologiques menées pendant l’enquête. Ce sont en effet ces dernières qui ont évoqué l’idée d’inceste qui pourrait expliquer ce drame ; mais comme il n’en est rien, il semble très probable que l’accusée ne bénéficiera d’aucune circonstance atténuante et devra pleinement répondre de ses actes devant la justice. Le 2 juillet 2015, elle sera condamnée à 9 ans de prison ferme, ce qui constitue la moitié des 18 ans requis par le procureur de la république.