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Concrètement, rien n’oblige un participant (peu importe lequel) à se plier au test de paternité. Dans les faits, on constate assez régulièrement que ce sont les pères présumés qui s’y refusent. On peut imaginer la manœuvre comme révélatrice d’une mauvaise foi lorsque le test de paternité reste le seul moyen de mettre au clair les liens biologique entre un géniteur et son enfant. Pourtant, d’autres moyens existent pour prouver ou infirmer la paternité. Généralement, ils sont ceux qui précèdent le test de paternité, qui fait alors figure d’argument massue face au doute. Pourtant, la méthode du test ADN n’est pas la seule à être utilisable devant un tribunal.

Pour commencer, le test de paternité reste une preuve parmi d’autres. C’est pourquoi l’introduction d’un dossier en instance demande un minimum de preuves concordantes. C’est seulement à ce prix que le juge acceptera de demander un test de paternité pour lever tout doute. Qu’est-ce que cela nous dit sur le poids juridique du test de paternité ? Tout simplement qu’il est une preuve (de poids, certes) parmi les autres. Preuve en est que pour en demander un, il faut préalablement faire état d’un doute raisonnable étayé par des preuves, c’est à dire des écrits, témoignages, messages… C’est de cette manière qu’une femme belge a été déboutée après avoir demandé un test de paternité qui visait Hans van Themsche : l’enfant n’existait tout simplement pas.

Aussi, on peut rappeler les mécanismes de présomption juridique qui existent de part et d’autre du monde. Par exemple, un enfant né pendant le mariage est considéré comme ayant pour parents les deux époux. Or, on sait que cela pose parfois problème dans le cas de l’adultère, ou même lorsque le couple est encore légalement marié mais séparé de fait. Heureusement, cette présomption n’est que simple et il est possible de la contester par tout élément de preuve… et pas seulement un test de paternité.

On peut encore songer aux mécanismes de reconnaissance volontaire, tels que ceux qu’utilisent classiquement les couples non mariés. Concrètement, il s’agit d’aller en mairie un certain temps après la naissance de l’enfant (le délai est de 3 jours en France) afin de se déclarer aux services de l’état civil comme le père ou la mère. Ici encore une fois, cette déclaration peut être réfutée par l’apport de preuves contraires énoncées ci-dessus.