Depuis peu, ce qui n’était qu’un vague bruit est devenu une rumeur bien gênante. Ce qui a remis le feu aux poudres ? Le livre dernièrement paru du journaliste Pierre Péan, intitulé « Nouvelles Affaires Africaines : Mensonges et Pillages au Gabon ». Entre autres révélations, l’auteur y affirme qu’Ali Bongo n’est pas né au Gabon. Il va encore plus loin lorsqu’il révèle que l’acte de naissance d’Ali Bongo aurait été trafiqué. Au delà de la simple filiation, cette information est d’importance cruciale lorsqu’on parle de celui qui est actuellement président du Gabon. En effet, l’article 10 de la Constitution du Gabon dispose qu’il faut être de nationalité gabonaise pour être éligible à la présidence. Dans le contexte politique agité qui est actuellement celui du Gabon, il n’en a pas fallu plus à l’opposition pour se réjouir. D’emblée, les politiciens du camp adverse ont lourdement insisté pour qu’Ali Bongo passe un test de paternité. Cela prouverait qu’il est bien le fils d’Omar Bongo, et donc légitime à être président de la République. Au contraire si le test de paternité venait à être négatif, c’est l’autre thèse qui viendrait à être accréditée. Mais quelle est-elle exactement ? Elle tient en quelques lignes : Ali Bongo aurait été adopté par Omar Bongo pendant la guerre du Biafra. Or, le Biafra est rattaché au Nigeria, et non pas au Gabon. D’une part, cela signifierait que l’acte de naissance qui dit qu’Ali Bongo est né en Afrique Équatoriale Française (AEF) est un faux. D’autre part et par ricochet, cela voudrait aussi dire qu’il n’est pas légitime à être président du Gabon.
Du côté du pouvoir, on considère que cette rumeur est infondée. On en veut pour preuve la plainte qui a été déposée contre Pierre Péan pour ce qui est considéré comme de la pure calomnie par le clan Bongo. Par ailleurs, il est hors de question pour le président de passer quelque test de paternité que ce soit. Pourtant, des voies proches telles que celle de Pascaline Bongo lui conseillent de passer ce test de paternité. Ce serait probablement un moyen de mettre fin aux critiques, mais aussi de mettre le pied dans l’engrenage d’une certaine manière. Ali Bongo dénonce à ce titre une stratégie de la haine venant d’une opposition qui n’a en vérité rien à proposer. C’est selon lui ce qui explique l’acharnement de ses adversaires à lui demander de passer un test de paternité, malgré les autres problèmes que connaît actuellement le Gabon. Le 18 juin 2015, nouveau rebondissement dans l’affaire du test de paternité : le tribunal de Nantes a délivré l’extrait de naissance litigieux. Le document indique qu’Ali Bongo, fils d’Omar Bongo, est né le 9 février 1959 à Brazzaville, qui était à l’époque en AEF. Cette réponse du tribunal administratif de Nantes est loin de convenir à tout le monde, puisque l’opposition crie encore une fois au scandale. Sont notamment pointées du doigt les difficultés à obtenir cet acte de naissance (qui avait déjà été demandé par d’autres organismes gabonais) auparavant réputé introuvable.