Lorsqu’on parle d’âge, on pense généralement à une date de naissance et des années civiles. Chacun a toutefois pu faire le constat que le temps n’affectait pas les uns de la même manière que les autres. Cette différence de traitement pourrait-elle provenir de notre ADN ? C’est la question que s’est posée un groupe de chercheurs dirigés par l’université d’Edimbourg. Les résultats finaux de leur étude ( http://genomebiology.com/2015/16/1/25/abstract ) montrent qu’il est plus pertinent de prendre en compte le vieillissement de l’ADN. Les résultats ont été tirés d’observations sur 5000 personnes pendant 14 ans. Ils tendent à établir un lien entre la vitesse de vieillissement génétique et la survenance du décès : plus notre horloge biologique tourne vite, moins on est susceptible de vivre longtemps.

Le marqueur utilisé pour ces observations est la méthylation de l’ADN ; c’est processus qui permet la modification de l’ADN au cours de l’existence. En épigénétique, ce phénomène était déjà observé pour constater la modification de l’ADN par des facteurs extérieurs comme le tabac, l’obésité, les radiations… susceptibles de modifier l’ADN d’un individu. Le critère pris cette fois en compte n’est pas l’altération de l’ADN par de bonnes ou mauvaises conditions de vie, mais les modifications qui y sont apportées quant à ce qui permet de déduire la durée de vie.

On imagine déjà les multiples applications que peut avoir une telle découverte. Elle permet d’appréhender différemment le phénomène de vieillissement et de mieux en comprendre les causes. Ainsi, le focus ne sera plus maintenu uniquement sur les facteurs externes accélérant la dégénérescence du corps humain, mais également sur son aspect génétique. De là à imaginer un test ADN d’horloge biologique, il n’y a qu’un pas, mais qui est encore loin d’être franchi. En effet, les chercheurs ne savant toujours pas ce qui peut influencer l’âge génétique d’une personne. Des recherches plus poussées sont donc prévues pour compléter ces premiers résultats.

Encore une fois, les applications de cette méthode prédictive sont très sensibles selon les domaines. Il semblerait par exemple peu juste qu’un assureur demande un test ADN pour vérifier l’âge génétique de ses clients, ou que la connaissance des résultats soit prise pour une certitude de décès. En revanche, rien ne s’opposerait à ce que l’étude des facteurs modificateurs permette (une fois découverts) d’allonger l’espérance de vie naturelle.