Le test de paternité légal s’oppose au test de paternité de curiosité ; mais qu’entend-on exactement par l’adjectif « légal » ? Ce terme est généralement utilisé pour faire référence à tout ce qui est dans le cadre des lois en vigueur. Il s’oppose donc à ce qui est « illégal ». Ce n’est pourtant pas là qu’il faut chercher, puisque l’autre versant du test de paternité légal n’est pas le « test de paternité illégal », mais le test de paternité de curiosité. Il va sans dire que rien n’empêche le second de se dérouler tout à fait légalement, si les lois du pays où il est commandé en autorisent l’utilisation par les particuliers. À quoi renvoie donc l’adjectif « légal » lorsqu’il est employé pour désigner le test de paternité ?

Pour le comprendre, il faut se tourner vers une autre expression propre au monde de la justice : la médecine légale. Elle non plus ne renvoie pas implicitement à une « médecine illégale » qui serait son contraire. En revanche, elle est souvent réduite à sa plus sombre expression dans l’imaginaire collectif, à savoir l’autopsie et l’étude des corps de victimes en général. Pourtant, cette médecine légale recouvre aussi les constatations de coups, agressions… et les prélèvements d’ADN effectués sur les victimes d’infractions. De là, le rapprochement avec le test de paternité légal commence à s’esquisser. En fait, cette médecine légale recouvre tout simplement la constatation par un médecin assermenté de toutes les lésions subies par une victime en vue de leur donner une signification juridique. C’est notamment la médecine légale qui constatera des lésions et les répercutera en « jours d’ITT », ce qui donnera au juge un outil de travail supplémentaire.

Il en va sensiblement de même pour le test de paternité légal. Il vise à établir les liens de parenté éventuels entre un enfant et un père présumé, et ce au cours d’une procédure judiciaire en bonne et due forme. C’est pourquoi le test de paternité légal est un outil utilisé par le juge pour établir la vérité dans une affaire en cours. C’est aussi la raison pour laquelle les prélèvements du test de paternité légal sont effectués dans des laboratoires agréés par décret ministériel ; et de même que la médecine légale, le test de paternité légal permet de retranscrire concrètement des données génétiques en une probabilité de paternité, égale à 99,9999% lorsqu’elle est positive. De là, il lui sera possible de déclarer judiciairement qu’une personne X est le père d’un enfant Y avec l’appui de cette preuve scientifique qu’est le test de paternité. Toutefois, cet élément reste une preuve parmi d’autres malgré sa très forte fiabilité. Il est donc également possible au juge de déclarer un individu père d’un enfant s’il se refuse à passer le test de paternité demandé.