Pourquoi le test de paternité avec la couleur des yeux ou le groupe sanguin n’est plus utilisé ?

 

Lorsque les règles de transmission des caractères des parents aux enfants ont commencé à être comprises, des déductions en ont été faites pour servir de test de paternité. Concrètement, on s’est aussi rendu compte – notamment suite aux travaux de Gregor Mendel – que la présence ou l’absence de certains caractères chez l’enfant pouvait être signe d’une discordance de paternité. Cette idée est plus ou moins venue confirmer l’intuition qu’ont pu en avoir les gens auparavant, que l’on retrouve encore dans des proverbes comme « tel père, tel fils » ou « la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre », « les chiens ne font pas des chats » etc.

Si ces signes pouvaient être vus comme des indices, ils n’en étaient pas moins insuffisants pour servir de test de paternité, au sens où on l’entend actuellement. Deux parents bruns seront très susceptibles d’avoir des enfants bruns, mais on sait aujourd’hui que rien n’empêche vraiment qu’un enfant blond naisse également. De même, des parents aux yeux marrons peuvent avoir un enfant aux yeux bleus dans certaines conditions bien précises. C’est donc là le premier problème des tentatives pour faire un test de paternité via de telles méthodes : les faux positifs. On sait aujourd’hui que des mécanismes tels que celui des gènes récessifs, qui peuvent être transmis mais non exprimés, peuvent mener à de grosses surprises.

Très récemment encore, la naissance d’une petite Nmachi en Angleterre reste à ce titre une énigme. L’enfant est née blanche avec les yeux bleus… alors que ses parents, Ben et Angela Ihegboro, sont tous les deux noirs d’origine nigériane. Plus intriguant encore, il semblerait qu’aucun des deux n’aie d’ascendant blanc dans son arbre généalogique. Pour couronner le tout, il semblerait que l’enfant ne soit ni métisse, ni albinos. En se fiant aux simples indices à l’échelle macroscopique, tout suggère le contraire de la réalité quant à cette parenté.

C’est la raison pour laquelle le test de paternité par prélèvement des empreintes génétiques est aujourd’hui privilégié par tous les laboratoires. Même s’il n’est sûr qu’à 99,9999 % (et n’est sûr à 100 % qu’en cas d’exclusion), il représente à ce jour la méthode la plus fiable – en tout cas plus que la comparaison des groupes sanguins, qui connaît des exceptions telles que le phénotype de Bombay -.