Le test ADN et les secrets de famille, on vous dit tout.
Le test ADN révèle la vérité, mais elle peut être dévastatrice ou joyeuse. Un test ADN peut déchirer ou souder une famille. Les exemples sont nombreux : Aurore Drossart n’est pas la fille d’Yves Montand. Thomas Jefferson, président américain, était bien le père d’Eston, dernier fils de Sally Hemings, son esclave noire. Aucune imposture n’y résiste, l’ADN a tranché.
Certaines histoires font rêver comme le SDF Jerry Winkler qui se découvre le fils caché d’un multimillionnaire, Alfred Winkler. Dans d’autres cas, les tests ADN font voler en éclat la paix des familles. C’est pour cette raison que le droit français n’autorise pas les tests ADN. Chaque année, en France, la justice ordonne 1000 tests de paternité alors que 20 000 sont réalisés en dehors du circuit légal. C’est simple : il suffit de commander le test de paternité sur internet et de passer par un laboratoire étranger.
Puisqu’il y a autant de tests qui sont effectués, pourquoi ne pas les mettre en libre accès comme dans les autres pays ? Pour Marie-Gaëlle Le Pajolec, directrice de l’Institut Génétique Nantes Atlantique (IGNA), «La loi est impuissante à empêcher quiconque d’effectuer un test génétique. Alors, autant permettre de le réaliser dans un cadre réglementé qui garantirait la sécurité d’une double analyse, ce que de nombreux laboratoires étrangers s’épargnent pour limiter les coûts. Sans compter le manque à gagner pour leurs homologues français.»
Est-il juste d’empêcher des citoyens de pouvoir vérifier leurs liens d’ascendance ou descendance ? En France, légaliser le test ADN reviendrait à revenir sur le principe de filiation effective : ce n’est pas le lien biologique qui fait de cette personne un père, ce sont ses actes envers l’enfant. Pour le moment, on est loin de la légalisation de ce type de test. Le mieux étant, bien évidemment, de ne pas percer le mystère par le biais d’un test ADN mais de l’entendre de vive voix directement de la personne concernée.