Test ADN : l’ONG appelée les Grands-mères de la place de Mai a fêté ses 40 ans, jeudi dernier.
Cette organisation existe depuis la fin de la dictature en Argentine, qui a duré de 1973 à 1983. Pendant ces années, les militaires ont enlevé des milliers d’enfants à des opposantes enceintes. Les militaires laissaient accoucher ces femmes, les tuaient ensuite et récupéraient leurs enfants pour les remettre à des familles proches du régime, en changeant leur identité d’origine. C’est ainsi que l’ONG Grands-mères de la place de Mai a vu le jour pour aider les familles à retrouver leurs enfants. Aujourd’hui, 125 enfants ont pu être retrouvés ! Un véritable exploit. Après une longue recherche, un test ADN est effectué pour confirmer l’identité de la personne disparue.
La Présidente historique de l’ONG, Estela de Carlotto, appelle tous les argentins qui ont un doute sur leur origine ou leur lien de filiation à les contacter pour faire un test ADN. Toutes les personnes nées en Argentine entre 1973 et 1983 sont susceptibles d’avoir été enlevées à leurs parents. S’il y a le moindre doute, il suffira de contacter les Grands-mères de la place de Mai qui prendra en charge le dossier et tenter, par tous les moyens possibles, de confirmer l’identité de leurs parents. La Présidente s’est longuement exprimée pendant la soirée d’anniversaire, sans cacher son émotion. Elle était fière de ce qu’elle a pu accomplir grâce à d’autres femmes, les « abuelas ». C’est comme cela qu’on appelle ces grands-mères argentines vêtues de leur traditionnel foulard blanc.
Le célèbre compositeur Gustavo Santaolalla a mis en musique la cérémonie, selon lui les grands-mères ont réussi à transformer l’horreur en amour et en espérance. L’ONG prévoit de résoudre encore 300 nouveaux cas, un objectif très ambitieux. L’appel aux argentins est publiquement lancé, il donnera probablement lieu à des centaines et des centaines de demandes.