Test ADN : les enfants nés hors mariage n’ont aucun droit au Maroc, depuis 10 ans les associations se battent pour faire changer les choses.

Jusqu’en 2014, les enfants nés en dehors du mariage n’avaient aucune existence juridique : ni état civil, ni nom de famille…rien. Pour l’état, ces enfants n’existaient donc pas. Les conséquences sont nombreuses : la mère ne peut pas demander d’aide, l’enfant ne peut pas aller à l’école…imaginez la complexité pour trouver un travail plus tard ! La loi marocaine se fonde sur l’islam qui condamne les relations hors mariage. Nous ne disposons pas de chiffre mesurant le nombre d’enfants dans ce cas là, mais il semblerait qu’ils soient comptés par milliers. Plusieurs associations tentent de faire évoluer les choses depuis une dizaine d’années mais elles se heurtent à de nombreux obstacles.

Depuis 3 ans, ces enfants ont le droit de porter le nom de leur mère, ils ont donc une identité. C’est un premier pas. Mais ils sont encore largement discriminés par rapport aux enfants nés au sein d’un mariage. En début d’année, un jugement historique avait fait parler de lui : une maman avait obtenu la reconnaissance en paternité de son fils né hors mariage. Un exploit pour le Maroc, jamais un tel jugement n’avait été rendu. La mère avait en sa possession un test ADN prouvant la paternité de l’homme en question. Ce test ADN a donc été reconnu par la justice qui a donné raison à la plaignante. Le père avait été condamné a reconnaitre l’enfant et à payer des indemnités. La justice s’est basée sur le droit international des enfants.

Malheureusement, cette décision de justice a été cassée par la cour d’appel de Tanger le mois dernier. Celle-ci a préféré privilégier la loi marocaine par rapport au droit international. La décision de reconnaissance en paternité a donc été annulée.

Source : http://information.tv5monde.com/afrique/journee-des-droits-de-l-enfant-au-maroc-les-orphelins-de-pere-204725