Pourquoi la télévision se rue-t-elle sur le test de paternité ?

 

Encore une fois précurseurs en la matière, les anglais et les américains ont été parmi les premiers à médiatiser le test de paternité à la télévision. Cela s’est d’abord (et malheureusement) fait par des émissions généralistes à tendances voyeuristes, ce qui n’a pas été bénéfique pour l’image du test de paternité. L’un des exemples typiques de cette dérive est le Jerry Springer Show, qui est un habitué des mises en scène « trash » par le biais d’histoires plus sordides et lamentables les unes que les autres. Ainsi, le test de paternité y a été rapidement vu comme une opportunité de mettre en conflit des couples devant la caméra. Comment ? En leur payant ledit test de paternité en échange de l’annonce des résultats sur le plateau de télévision ; et comme on peut se l’imaginer, les gens n’ayant pas les moyens de se payer un test de paternité ayant besoin que la télévision le fasse font généralement partie des couches sociales les plus défavorisées. C’est justement ce que l’on reproche au Jerry Springer Show (de manière globale, et pas uniquement sur le test de paternité) : attirer des participants à niveau d’éducation faible afin de mieux les manipuler pour faire de l’audimat. Cette tendance a aussi été reprise par le Maury Show, dans l’exacte même veine de la télé-poubelle à l’américaine.

 

D’autres émissions, plus lisses, sont ensuite venues exploiter le filon. On compte dans celles-ci le Paternity Court de Lauren Lake. Cette émission reprend tous les codes des tribunaux américains : la présentatrice est grimée en juge, le plateau est habillé comme un véritable tribunal, le ton et les codes sont ceux de l’audition préalable à un jugement… si bien qu’on pourrait presque confondre l’émission avec un vrai procès. Ensuite, des tentatives plus spécialisées quant au test de paternité sont apparues. On songe notamment à l’émission « The Test », qui a été épurée de toutes les autres thématiques que l’on pouvait trouver chez le Maury Show ou encore chez Dr Phil. Concrètement, il n’y reste plus que les histoires de filiation douteuse. Le test de paternité se prête plutôt bien à l’exercice, puisqu’il est très facilement possible de transposer à l’écran le suspens et l’angoisse des familles dans l’attente des résultats. D’autres projets de ce type ont toutefois été abandonnés, car n’étant pas considérés comme assez porteurs… pour l’instant ?