Un test ADN pour les vignes bourguignonnes

C’est la solution que vient de trouver la société Anova-Plus. Elle vise à aider les agriculteurs à traiter la flavescence dorée, qui touche 60 % des vignobles français selon la marque. Cette maladie de la vigne est irréversible, contagieuse, mène la feuille à jaunir et le raison à dépérir. Le seul moyen de l’arrêter est donc de repérer les pieds contaminés afin d’en extraire tout matériel pouvant contaminer le reste de l’exploitation. La flavescence dorée se transmet par une bactérie qui circule de pied en pied ; le mode de contamination est le même que les moustiques chez l’homme qui transmettent du sang contaminé lorsqu’ils se nourrissent sur une nouvelle source. De manière similaire, la bactérie responsable de la flavescence dorée va de pied de vigne en pied de vigne pour se nourrir, et contamine chaque nouveau pied de raisin sur lequel elle vient se nourrir. Les seuls moyens de traiter cette maladie de la vigne sont l’arrachage manuel pour éviter la contamination, et le traitement insecticide pour tuer la bactérie porteuse du virus. C’est là qu’intervient la nouvelle solution trouvée par les chercheurs de l’INRA.

Le dépistage de la flavescence dorée se trouve parfois faussé. Il peut selon les cas ou le type de vignoble, être confondu avec d’autres maladies. Autre inconvénient de la méthode actuelle : la contamination en est parfois à un stade très avancé lorsqu’elle devient enfin visible. La lutte contre la flavescence dorée est pourtant une obligation légale depuis 1994, puisque chaque vignoble contaminé fait courir un risque à tous les vignobles voisins. C’est pour tous les viticulteurs une perte de temps, d’argent et de main d’œuvre, mais une obligation légale. Dans ce cas, comment un test ADN pourrait-il aider les exploitants dans leur lutte contre ce fléau ? Le grand avantage de cette technique est qu’elle détecte la flavescence dorée à n’importe quel stade de son évolution. Or, la méthode de dépistage actuelle suppose que la contagion soit visible à l’œil nu. Le test ADN permet donc ici d’agir à titre très largement préventif afin d’éviter d’avoir à engager des frais supplémentaires dans un traitement futur des pieds contaminés. Incidemment, le test ADN évite aussi en grande partie le recours à des pesticides. Or, cette nécessité peut devenir capitale notamment dans le cas de vins sous label Bio.

Comment fonctionne le test ADN ? De manière très simple, il consiste en un prélèvement, préventif ou confirmatif. Il suffit ensuite de chauffer la feuille de vigne dans de l’eau, puis d’y tremper une bandelette spécialement prévue pour la détection de la flavescence dorée. Selon la couleur, le test indiquera la présence ou non de la maladie. Le projet en est encore à la phase expérimentale, mais paraît assez prometteur pour que la société Anova-Plus décide de lancer un crowdfunding pour financer le projet.