Un test ADN sur le mystérieux squelette du désert d’Atacama

Il y a environ 10 ans, un squelette minuscule a été découvert dans le désert chilien d’Atacama. Celui qui a été appelé « Ata » en hommage au lieu où il a été trouvé, mesurait 15cm de haut et avait un crâne anormalement allongé. Sa cage thoracique ne comporte d’ailleurs que 10 paires de côtes au lieu des 12 que l’on trouve habituellement chez les humains. Lorsque le corps d’Ata a été trouvé, il était entreposé dans l’Église d’une ville fantôme, où il reposait recouvert d’un linceul blanc. Il n’en fallut pas plus pour échauffer les esprits, faisant ainsi naître les théories les plus diverses sur les origines de ce corps. C’est d’abord celui qui l’a trouvé, Oscar Muñoz , qui vend le squelette d’Ata pour seulement 60$ au collectionneur et homme d’affaires Mario Pizzaro. De là, les médias audiovisuels chiliens et les ufologues se prendront d’un vif intérêt pour la résolution de cette affaire.

L’une des théories les plus incroyables, mais aussi des plus en vogue, voudrait qu’Ata soit un extra-terrestre. C’est probablement ce qu’a suggéré aux ufologues la forme allongée de son crâne, mais surtout sa supposée viabilité par rapport à sa petite taille. Une première analyse du corps sera faite au pays basque par le docteur Dr Francisco Etxeberria Gabilondo. Il en conclura qu’Ata est en fait un fœtus momifié, ce qui ne conviendra pas à de nombreuses personnes. C’est pourquoi de nouvelles analyses seront effectuées, mais cette fois sur la base d’un test ADN afin d’étudier le code génétique d’Ata. Première question tranchée par les résultats de ces analyses : Ata est humain. Une centaine de mutations caractéristiques de l’humain ont été détectées dans son génome. Par ailleurs, des organes ont été identifiés comme véritables à l’intérieur du corps comme des restes de cœur, des poumons… ce qui authentifie le corps comme un vrai. Néanmoins, aucune des mutations constatées par le test ADN ne peut expliquer la petite taille d’Ata. L’hypothèse d’un Ata nain a souvent été suggérée, mais le même test ADN n’a pu trouver aucune trace caractéristique du nanisme dans l’échantillon. L’énigme n’est donc pas encore complètement résolue.

Toujours selon le test ADN, la mère d’Ata serait une autochtone issue d’une tribu indigène du Chili. Pour le déterminer, les chercheurs ont procédé à un test de maternité afin d’exploiter les mitochondries présentes dans l’échantillon. Ils ont alors trouvé des traces de l’haplotype B qui est très fréquent chez les habitants de cette région du Chili. On sait donc qu’Ata n’est pas un extra-terrestre, mais personne ne sait encore comment il est possible qu’il aie une si petite taille. Le docteur Ralph Lachman a d’ailleurs écarté l’hypothèse selon laquelle Ata serait un fœtus, puisque selon lui l’épiphysite des genoux indique que le corps avait entre 6 et 8 ans au moment du décès. En revanche, la déformation du crâne rappelle grandement le résultat de pratiques qui existaient déjà en Amérique du sud et centrale. Cette pratique a même eu des échos en France avec la déformation toulousaine, et expliquerait (au moins pour ce point) que les chercheurs ne trouvent aucun marqueur génétique spécifique à une telle formation crânienne.